Ce soir l'algo qui frappe à mon compte
Me parle des amours mortes
Devant le mur qui clignote.
Ce soir l'algorithme monotone
Prend les données qui frissonnent
Et je pense aux jours lointains
Que reste-t-il de nos profils
Que reste-t-il de ces beaux jours
Sur les réseaux, plein de photos
De ma jeunesse
Que reste-t-il de ces statuts
Des mois d' avril, des CGU
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Pages likées, et consultées
Mots échangés, courriels privés
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Les mots les mots tendres qu'on indexe
Qui sont vendus aux enchères
Notre cher vocabulaire
Les liens qu'on retrouve dans les pages
Et que permet le codage
Se sont envolés pourquoi ?
Que reste-t-il de nos données amours
Et qui contrôle les accès
A ces photos, vieille photos
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des nos adresses, de nos chez nous, (1)
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Pages likées, et consultées
Mots échangés, courriels privés
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Jardins fermés, centralisés
Un paysage trop balisé
Et dans un nuage (2) le cher visage
De mon passé
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(1) http://www.affordance.info/mon_weblog/2012/12/le-web-promesse-tenue.html
(2) le nuage du "cloud computing"
Texte original de Charles Trenet. Accessible par là.