Une discussion, un thread parmi tant d'autres.
Une pétition ici pour demander l'annulation de l'énorme festival SXSW à Austin, là des fans de James Bond réclamant un moratoire sur la sortie du prochain opus, ailleurs Google qui annule "sa" grand-messe prévue en mai. Et tant d'autres. Evénements, annulations, reports, interrogations … La faute au Coronavirus.
Un instant j'ai imaginé que le Coronavirus soit un virus informatique. Qui contaminerait nos conversations connectées. Et que dans une société miroir de la notre où du fait du virus de plus en plus de gens se trouvent en quarantaine, quatorzaine ou autres quinzaines, enfermés et limités à des interactions obligatoirement médiées par des écrans, l'autre virus, le Corona informatique, celui de mon imagination, nous pousserait au contraire loin des écrans et des conversations en ligne. Nous pousserait à retourner dans nos villes ou dans nos campagnes, à sortir. Ferait de chaque regroupement de plus de 5000 personnes en ligne, un danger, un risque. Ferait de chaque retweet, de chaque partage, de chaque like un toussotement suspect, une quinte de toux sociale potentiellement contaminante. Que nous fuirions comme la peste.
La peste ou le Corona.
Ce qui est fascinant dans l'histoire que nous sommes en train de vivre autour du Coronavirus, c'est ce qu'une épidémie, probable pandémie, dit de nous, de notre rapport aux autres, à la maladie, à la langue et au vocabulaire, mais aussi aux logiques de contrôle et/ou de surveillance permettant supposément de l'endiguer. Ce qui est fascinant c'est de faire l'épistémologie de cette épidémiologie. Ce que cela raconte.
D'abord cela raconte que les gens ont besoin, un besoin vital, de récits et d'histoires. En Italie mais aussi en France, c'est La Peste d'Albert Camus dont les ventes décollent. Mais partout dans le monde, le film Contagion de Soderbergh datant d'il y a 9 ans remonte dans le top 10 du classement iTunes, et le jeu vidéo Plague Inc. est en première place des jeux payants sur l'App Store. Le coronavirus est un virus transmédia.
C'est aussi le premier virus écologique puisqu'il fait la démonstration sur un temps très court que la modification (radicale) de nos modes de transport et de production a un effet visible et immédiat sur la pollution.
Pollution au dioxyde d'azote au dessus de la région de Wuhan (Source)
Et qu'en outre cela peut permettre à des industries entières de relocaliser des productions, notamment dans le domaine du médicament (bisous les #BigPharma) ou de l'informatique (bisous #Apple). Bref, comme le titrait l'impertinent palmipède dans l'une de ses dernières livraisons : Vive le corona !
Ou comme l'annonce Bruno Lemaire dans le jargon halluciné de la start-up nation : ce virus est un "Game Changer". Yolo Bro'
Puis il y a notre rapport au contrôle.
Cet angle est fascinant et a d'ailleurs déjà fait l'objet de pas mal d'articles. Sur son blog, Olivier Tesquet fut parmi les premiers à expliquer "ce que le corona virus dit de notre soumission à la surveillance", en convoquant l'incontournable Michel Foucault dans "Surveiller et punir" :
"Espace découpé, immobile, figé. Chacun est arrimé à sa place. Et s’il bouge, il y va de sa vie, contagion ou punition […] Le rapport de chacun à sa maladie et à sa mort passe par les instances du pouvoir, l’enregistrement qu’elles en font, les décisions qu’elles prennent […] Derrière les dispositifs disciplinaires, se lit la hantise des contagions, de la peste, des révoltes, des crimes, du vagabondage, des désertions, des gens qui apparaissent et disparaissent, vivent et meurent dans le désordre."
Profiter de deux incontrôlables (le virus en lui-même et la peur – rationnelle ou irrationnelle – que nous pouvons en avoir), pour doublement renforcer le contrôle : contrôle des corps individuels (sous surveillance médicale) et contrôle du corps social (sous surveillance sociale).
L'histoire contemporaine de l'état de droit dans nos démocraties, particulièrement en France, est devenu un état d'urgence quasi-permanent. Qui se définit donc par principe hors du droit. Cet état "d'urgence", ou état "de sécurité", "état d'exception en chacun", ou état "de vigilance" est le symptôme d'une démocratie malade et d'une dérive dangereuse comme l'expliquait très bien le philosophe italien Giorgio Agamben en 2015. Il modifie structurellement le rapport au pouvoir du corps social et plutôt qu'un bouclier il est le glaive qui finira par saigner l'ensemble des démocraties qui le légitimeront, et cela quelqu'en soit leur motif :
"Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques. (…) Cela est d’autant plus vrai que l’état d’urgence s’inscrit, aujourd’hui, dans le processus qui est en train de faire évoluer les démocraties occidentales vers quelque chose qu’il faut, d’ores et déjà, appeler Etat de sécurité (« Security State », comme disent les politologues américains).
Avec là encore le recours à Foucault :
"Foucault avait déjà montré que, lorsque le mot « sécurité » apparaît pour la première fois en France dans le discours politique avec les gouvernements physiocrates avant la Révolution, il ne s’agissait pas de prévenir les catastrophes et les famines, mais de les laisser advenir pour pouvoir ensuite les gouverner et les orienter dans une direction qu’on estimait profitable. (…) De même, la sécurité dont il est question aujourd’hui ne vise pas à prévenir les actes de terrorisme (ce qui est d’ailleurs extrêmement difficile, sinon impossible, puisque les mesures de sécurité ne sont efficaces qu’après coup, et que le terrorisme est, par définition, une série des premiers coups), mais à établir une nouvelle relation avec les hommes, qui est celle d’un contrôle généralisé et sans limites – d’où l’insistance particulière sur les dispositifs qui permettent le contrôle total des données informatiques et communicationnelles des citoyens, y compris le prélèvement intégral du contenu des ordinateurs."
Du "Welfare State" au "Malware State" en quelque sorte …
Information virale et réseaux sociaux antiviraux.
Naturellement c'est en Chine, où le Crédit Social bat son plein et où l'état de surveillance est déjà depuis longtemps un doux euphémisme, que les dérives sont les plus visibles. Olivier Tesquet en livrait la chronique ahurissante dans son article, et, au-delà des stratégies de contrôle (drones, applications, biométrie, reconnaissance faciale, etc …) les dernières nouvelles indiquent que la censure est désormais totale sur les réseaux sociaux Chinois.
Sur la question de la Chine et de la surveillance dans le contexte de cette épidémie, Zeynep Tufekci a publié le 22 février dans The Atlantic un texte brillant (comme d'habitude) mais avec lequel (contrairement à l'habitude) je suis en désaccord frontal. Ce texte s'intitule "How the Coronavirus Revealed Authoritarianism’s Fatal Flaw". Je m'apprêtais à vous détailler les raisons de mon désaccord et puis je suis tombé sur un post Facebook d'Antonio Casilli qui venait de lire l'article. Et … il avait tout dit, me permettant donc de me contenter de le citer 😉 :
"Analyse fort intéressante de Zeynep Tufekci, sur le lien entre "aveuglement autoritaire" et #coronavirus. En censurant les médias sociaux en Chine, Xi Jinping s'est privé d'un outil des gouvernements plus ou moins autoritaires : un système d'alerte précoce basé sur les big data…
Remarques :
1) cette analyse est une adaptation à la Chine du vieil argument très étasunien du "chilling effect" : la censure provoque un refroidissement du débat public qui affaiblit les défenses du corps social (en l'occurrence, ce n'est même pas une métaphore) ;
2) cette analyse contient un élément politiquement problématique : elle oppose une "bonne surveillance" ("listening *to* people") et une "mauvaise surveillance ("listening *in on* people"). N'est-ce la vieille ficelle autoritaire de "on vous espionne pour votre bien" mélangée avec la nouvelle mode libérale-autoritaire de la consultation publique (cf les "deliberative polls" chinois des années 2000 ou, j'ose insinuer, l'obsession française des "consultations citoyennes" et autres "grands débats" des années 2010) ?
3) sommes-nous sûrs que, dans un internet chinois "100% libre", le early warning system aurait marché ? La voix des médecins de Wuhan aurait-elle été écoutée ? ou alors elle aurait été noyée par de millions de personnes se plaignant de symptômes indistinguables de ceux de n'importe quelle infection respiratoire ?"
Enfin, sur la question spécifique de l'instrumentalisation de technologies numériques dans le contexte épidémique chinois, on pourra également lire ce papier très court mais très explicite du New-York Times.
Et du côté de Facebook ? Mark Zuckerberg vient de publier un post dans lequel il explique d'abord que sa plateforme offre autant de publicités gratuites qu'elles le souhaitent à différentes organisations (WHO, Unesco …) pour informer sur le virus ou pour des recommandations sanitaires.
"We're giving the WHO as many free ads as they need for their coronavirus response along with other in-kind support. We'll also give support and millions more in ad credits to other organizations too and we'll be working closely with global health experts to provide additional help if needed."
On a également pu voir, en France, des publicités (?) renvoyant vers la page des recommandations du ministère de la santé.
Il serait à ce sujet tout à fait intéressant de pouvoir disposer de l'état spéculatif du marché linguistique que gèrent les différentes deux régies publicitaires (celle de Facebook et celle de Google donc) sur les mots-clés actuellement "tendance" et liés à l'épidémie du Coronavirus. Et il faudrait surtout et de manière urgente réfléchir à la mise en oeuvre d'une réelle prophylaxie linguistique de ces régies publicitaires ; prophylaxie qui ne soit pas simplement de leur fait, de leur initiative et entièrement sous leur seul contrôle. Car la maladie se propage aussi linguistiquement dans l'espace social. Le premier vecteur de la diffusion du coronavirus est la sphère discursive : c'est aussi dans la manière dont nous parlons du virus que nous agissons sur sa propagation et/ou que nous limitons sa diffusion.
Pour en revenir aux déclarations de Mark Zuckerberg, dans le sillage de sa fonctionnalité "Safety Check" inaugurée lors des attentats de 2015, Facebook continue donc de se présenter comme assurant une fonction régalienne de réassurance. Avec toutes les questions que cela continue de poser. A l'image de l'activation du Safety Check en cas d'attentats, la réactivité ou même la décision de le mettre en place est en effet toujours variable selon que vous serez puissants ou misérables. Pour le dire plus brutalement, si le Coronavirus avait d'abord touché des pays du continent africain il est hélas probable que la réactivité de la plateforme et sa capacité à endosser des capacités de réassurance (et à offrir des espaces publicitaires gratuits) eut été moindre. Comme ce fut le cas pour les attentats à Beyrouth en 2015.
L'autre point d'intervention de Facebook concerne évidemment la lutte contre la désinformation, contre les Fake News (incluant les publicités "d'influence"). Pour ce faire, et après une phase classique d'emballement où les informations les plus farfelues circulaient à plein régime, Zuckerberg explique travailler avec, là encore, des organisations oeuvrant dans le domaine de la santé pour "fact-checker" les fausses informations, et que sa régie publicitaire bloque toute publicité qui "tente d'exploiter la situation" (probablement grâce à de "l'intelligence artificielle" ou alors avec de la poudre magique du Père Noël, ça il ne le dit pas – c'est son droit – et de toute façon même s'il le disait nous ne pourrions pas le vérifier – et çà c'est beaucoup plus embêtant).
"We're also focused on stopping hoaxes and harmful misinformation. (…) So we're removing false claims and conspiracy theories that have been flagged by leading global health organizations. We're also blocking people from running ads that try to exploit the situation — for example, claiming that their product can cure the disease."
Le reste du post de Zuckerberg est un communiqué à la gloire de Facebook et de la fondation qu'il dirige avec son épouse et qui oeuvre (notamment) dans le domaine médical ; et se termine en rappelant à quel point Facebook est précieux pour toutes celles et ceux qui sont en quarantaine et pour qui le réseau social permet de garder le contact avec leurs proches. Dont acte.
Et puis au milieu de son post, il y a ce court paragraphe, en apparence anodin mais qui dit pourtant, en creux, tout le potentiel de contrôle et de surveillance que le réseau social est seul en capacité d'exercer à cette échelle et avec cette finesse :
"As well as accessing information, we're also looking at how people can use our services to help contribute to the broader efforts to contain the outbreak. Researchers are already using aggregated and anonymized Facebook data — including mobility data and population density maps — to better understand how the virus is spreading."
Juste ça. L'analyse de "données de mobilité" et des "cartes de densité de population" établies sur la base des données collectées par Facebook. Pour Facebook. Sous le seul contrôle de Facebook. Qui dans un contexte épidémique sont des données littéralement vitales. Heureusement nous dit Mark, les données son "anonymisées" (insérez ici une barre de lol) et ce sont des chercheurs (employés par Facebook) qui travaillent dessus.Quant à l'idée selon laquelle ces données seraient mise à disposition de chercheurs indépendants, rappelez-vous que les données promises dans le cadre d'un projet permettant de mieux comprendre son influence sur les élections et le processus démocratique (baptisé "Social Science One"), il aura fallu plus de 2 ans et vraiment beaucoup d'insistance et d'acharnement avant d'en obtenir une petite partie bien toilettée là où Facebook jurait qu'il livrerait tout en moins de 2 mois.
C'est fondamentalement une question de "corpus". Le refrain est connu et je le chante – avec d'autres – depuis … presque 10 ans :
"Traditionnellement dans l'histoire des sciences, des corpus sont constitués après que les outils permettant de les explorer et de les circonscrire ont été mis au point. Le mouvement est aujourd'hui inverse avec l'arrivée de gigantesques corpus numériques pour lesquels nous ne disposons parfois d'aucun outil d'exploration et d'analyse ou pour lesquels les universitaires sont obligés de se fier aux méthodologies et outils d'exploration délivrés par les sociétés commerciales détentrices desdits corpus, sans toujours pouvoir maîtriser les règles d'accès, les contraintes et limites méthodologiques ou éthiques. L'une des questions centrales de la méthode scientifique au 21ème siècle consiste à savoir comment constituer de nouveaux corpus et comment traiter le gigantisme de ceux mis à disposition.
Individuellement comme collectivement, nous nourrissons en permanence des monstres calculatoires et industriels qui, dans certains domaines, sont en passe d'être les seuls capables de circonscrire des corpus qui relèvent pourtant du bien commun. Ce qui oblige à repenser totalement la question de l’archive et du rôle de la puissance publique dans la constitution, la gestion et l’accès à cette dernière. A repenser également le rôle et la place d'une science indépendante et citoyenne dans ce déluge de données (…)."
Si nous ne maîtrisons pas ces corpus, si la puissance publique ne maîtrise pas ces corpus, alors le combat est perdu en termes de libertés civiles, de processus démocratique, de politiques publiques de santé, etc, etc, etc.
Des résultats de recherche sous examen.
Google est l'autre face numérique du déplacement de la fonction régalienne de réassurance. Et de son côté il a en effet, de la même manière que Facebook, réagi relativement rapidement en disposant sur sa première page de résultats des messages renvoyant vers les sites ministériels officiels et, toujours sur la première page de résultats, en prenant soin de n'afficher que des sites de médias officiels et traditionnels (même si en écrivant cela j'ai bien sûr conscience de toute l'ambivalence problématique de cette formulation :-). On peut également supposer qu'en France en tout cas, Google a nettoyé manuellement les suggestions de mots-clés trop ambivalentes ou carrément racistes pour les limiter au strict minimum du politiquement et de l'informativement correct. (toutes les copies d'écran qui suivent ont été prises la matinée du 4 mars 2020)
Si nous nous limitons à suivre l'une des suggestions par défaut voici les pages de résultats qui apparaissent :
La page de résultat est scindée en quatre parties distinctes :
- le bandeau rouge "Alerte SOS Covid 19" qui marque le fait qu'il s'agit d'une landing page spécifique
- l'insert du carrousel des 3 résultats issus de Google News (donc avec filtrage éditorial)
- un autre encart spécifique permettant d'encapsuler, en les démarquant, des résultats issus de sites d'ONG dans le domaine de la santé ou du gouvernement français
- et enfin les résultats organiques "classiques" se limitant (dans l'espace restant de la page) à des sites là encore officiels (gouvernementaux).
Là où cela devient plus compliqué, c'est dès que l'on "sort" des requêtes suggérées pour ajouter, par exemple "symptôme" après le mot "coronavirus" ou "coronavirus france". Et là … là …
Là, l'affichage de la page de résultat redevient alors "classique" et sans agencement sémiotique dédié permettant de l'apparenter à une situation de crise, et, on constate que même si naturellement les sites gouvernementaux ou ceux des ONG de santé sont (heureusement) toujours bien représentés, l'incontournable Doctissimo et sa capacité à transformer la moindre migraine en cancer du crâne refait son apparition et que le premier résultat organique est celui du Journal des femmes qui n'est pas à proprement parler une source scientifique mais qui vous permettra de naviguer en première intention du "Coronavirus" à la "Fashion Week" puis à "Judy Garland" et à "Top Chef 2020" sans oublier bien sûr votre "horoscope du mois".
Tout cela est un exemple frappant de la zone extrêmement fine sur laquelle les moteurs de recherche (Google en tout cas) sont obligés de naviguer pour à la fois n'être pas suspects de formes de censure tout en s'autorisant dans des circonstances exceptionnelles (ici une situation sanitaire épidémique) d'intervenir de manière plus ou moins drastique sur l'agencement, l'ordre et la nature des résultats qu'ils choisissent de présenter en première page. Car – et là encore pardon de le répéter inlassablement depuis … 16 ans :
"Quand nous consultons une page de résultat de Google ou de tout autre moteur utilisant un algorithme semblable, nous ne disposons pas simplement du résultat d'un croisement combinatoire binaire entre des pages répondant à la requête et d'autres n'y répondant pas ou moins (matching). Nous disposons d'une vue sur le monde (watching) dont la neutralité est clairement absente."
Les virus se propagent par la langue.
Un remarquable article de Jean-Yves Nau et Antoine Flahaut sur Slate, titré "Le coronavirus, sans précédent dans l'histoire des épidémies", commence ainsi :
"De mémoire d'épidémiologiste et de journaliste, jamais un virus n'avait à ce point déstabilisé aussi vite autant de secteurs de l'activité humaine."
Et pourtant, ce coronavirus, le Covid-19, par rapport à ses aînés – SRAS, Ebola, Chikungugna, HIV … – ne semble ni le plus dangereux, ni le plus mortel. Il n'est pas non plus celui au plus fort taux d'attaque (proportion de la population infectée par le virus). L'essentiel de sa faible mortalité se concentre essentiellement sur des populations âgées souvent déjà victimes d'autres maladies ou fragiles mais il épargne les enfants et ne cible aucune communauté ou minorité et à ce titre, sa mobilisation émotionnelle demeure assez faible. Alors pourquoi est-il vraiment sans précédent ?
Osons une hypothèse. Si le coronavirus Covid-19 est sans précédent c'est parce qu'il est celui auquel nous sommes en train d'être les plus attentifs, parce qu'il est celui sur lequel nous avons le plus porté notre attention, individuelle et collective. Et si nous y portons particulièrement notre attention, c'est parce qu'il nous raconte une histoire qui n'est pas l'histoire de sa propagation, de sa nuisance ou de sa dangerosité. Mais l'histoire de la plupart des enjeux primaires du siècle à venir.
L'histoire de la possibilité d'un changement radical de nos modes de vie, de déplacement et de production qui puisse être immédiatement efficace sur la pollution qui nous tue et nous étouffe. L'histoire de notre rapport à la surveillance, au contrôle et au pouvoir. Il y a tant d'autres histoires à raconter autour de ce virus. Les enfants ne semblent pas concernés, comme épargnés, comme témoins. Cela aussi est notre histoire. Et peut-être notre chance. Ne pas essayer de comprendre pourquoi les enfants sont épargnés, mais comprendre que ce que ce virus est en train de redessiner, c'est le monde que nous allons leur laisser. Et qu'il existe encore une chance. Une possibilité. Celle que dans ce monde à venir, ils n'aient pas simplement le choix, entre la peste et le corona.
Bravo ! Effectivement ce virus est une passerelle entre les mondes, contre les gouvernements qui scandent qu' »il ne faut pas tout mélanger » et qui misent tout sur la division des individus pour mieux régner. Attachés au « c’était mieux avant ». Ce virus est une passerelle entre les mondes, celui du réchauffement climatique, celui de la World Company (https://fr.wikipedia.org/wiki/World_Company), celui des guerres, celui de la sidération des peuples… Parce qu’il peut aller partout, parce qu’il peut toucher tout le monde, parce qu’il amène à re-penser le monde, parce qu’il arrive comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et fait basculer le monde dans une ère nouvelle.
Non pas tant par sa dangerosité comme vous le dites également, mais par l’attention obsessive, stressée et stressante du vieux Monde. Qui ne remarque même plus l’obscénité de ses propos médiatiques, qui buggue complètement face à ses contradictions, qui n’en peut plus de se ridiculer et de se vider de toute substance et dignité, tel un système informatique dont les routines planteraient les unes après les autres tout en continuant d’afficher un fond d’écran inspirant.
je me permet de signaler qqs fautes de frappe:
données son « anonymisées » (insérez ici une barre de lol) et ce sont des chercheurs (employés par Facebook) qui travaillent dessus.Quant à l’idée selon laquelle ces données seraient mise à…
Merci pour votre analyse qui nous permet d’aller à l’essentiel.
JPD
Magnifique, Le dézoomage littéraire final de l’infini petit (ou presque) à comme disent les anglo-saxons « the big picture » bien réelle qui se présente pour les 4/5 à venir de ce bien schizo « siécle des chaleurs »..!
& Covid-19 vs JOliath-2020, vous la voyez comment vous, mouarf!
Mieux vaut essayer d’en rire plutôt que d’avoir à en pleurer, comme disait l’autre..?