Le charme modéré de la bourgeoisie numérique. Et son immunité algorithmique.

Ce que c'est qu'une plateforme : la décision d'un seul.

Jack Dorsey, pdg de Twitter, qui "fact-checke" un tweet de Trump et en censure un autre. Le premier Tweet fact-checké concernait le – supposé – danger du vote par correspondance, quant au tweet "censuré" il s'agissait d'une vidéo de campagne publiée après la mort de Georges Floyd et bloquée par Twitter pour … infraction aux droits d'auteur.

Zuckerberg, pdg de Facebook qui se refuse à "intervenir" ou à "modérer" s'abritant derrière une "neutralité" qui pourrait faire sourire si elle ne faisait pas pâlir de colère quand on connaît la nature des hiérarchisations algorithmiques de la plateforme au service d'une emprise attentionnelle elle-même calquée sur des impératifs économiques toujours premiers. Zuckerberg a donc expliqué à Fox News qu'a contrario de la position choisie par Dorsey, les plateformes ne devaient, selon lui, pas jouer le rôle "d'arbitres de la vérité en ligne". Poursuivant en cela la doctrine pour la première fois énoncée en Septembre 2019 et qui plaçait en dehors de toute modération l'ensemble des déclarations des responsables politiques. Folie. Comme l'inverse l'aurait été également d'ailleurs. Folie qui ne désigne qu'une chose : la schizophrénie procustéenne de cette plateforme qui se rêve en "vague machin entre opérateur télécom et journal" ("treat us like something between a telco and a newspaper" selon les termes du fondateur) et qui choisit alternativement d'être soit l'un soit l'autre au gré de ses seuls intérêts. En refusant de modérer ou de fact-checker les discours politiques, Facebook se veut un simple opérateur télécom, ce qu'il n'est pourtant ni par nature ni par fonction ; et en offrant à ces mêmes discours une surface médiatique inédite dans ses enjeux comme dans ses impacts, et avec la possibilité d'en instrumentaliser et d'en "industrialiser" chaque "lecture", il a toujours été bien davantage qu'un "simple" journal. 

EaVFdP2XQAI84ZeAffiche de Rémy Maufangeas, Directeur Artistique, découverte via ce compte Twitter.

 

Ce que c'est qu'un slogan : ce qui dessine et sculpte un mouvement.

Un mouvement planétaire qui tient en 16 lettres, 16 lettres seulement mais des millions "d'interactions sociales", de clicks, de like, de share, et qui tissent, aussi, les révolutions et les mobilisations de la rue, qui en participent directement. Qui en sont le texte, le sous-texte et le contexte. C'est à dire, métaphoriquement comme étymologiquement, le "tissu". 16 Lettres. "Black Lives Matter". 

L'histoire même de ces 16 lettres et des 8 qui composent la marque "Facebook" pourrait à elle seule faire l'objet d'une analyse dédiée. En Février 2016, souvenons-nous, des employés effaçaient le slogan affiché sur les murs de l'entreprise pour le remplacer par "All Lives Matter". Zuckerberg semble alors comprendre ou découvrir que ses employés ne sont pas des robots et il leur offre … des cours de culture politique. Qui ne dureront que le temps que le Bad Buzz médiatique se calme. C'est le "Graffiti incident".

Ap_130315130729-ef107e2cdc46268033f8a7e76d00e4fcfbf8a3a8-s1600-c85(Source de l'image : NPR)

Trois mois plus tard, en Mai 2016, ce sont cette fois des modérateurs qui remontent artificiellement le hashtag #BlackLivesMatter dans l'algorithme et dans les "trending topics" de la plateforme US. Ceux qui en doutaient encore finissent par comprendre et accepter qu'une plateforme a des employés, que les employés ont une conscience politique, et que "les algorithmes" n'ont jamais été autre chose que "la décision de quelqu'un d'autre". 

Ici non plus, et peut-être bien moins qu'ailleurs encore, il ne faut pas séparer l'homme de l'artiste l'algorithme. 

Sur Facebook, des groupes "privés" où des milliers de policiers posent les mots du racisme le plus monstrueux, c'est à dire le seul qui existe. Sur Whatsapp (appartenant à Facebook), une discussion privée entre 8 policiers qui, là encore, tiennent des propos monstrueux

Ce que c'est qu'un espace public par destination. Et ce que c'est qu'une parole privée aliénée à ses propres privations d'espace de débat public.

Ces captations vidéos où l'on entend des mots surgis d'un autre siècle, d'une autre guerre. "Bicot". La rhétorique de la guerre. Partout. Guerre "raciale". Mais guerre "virale" aussi encore hier. "Nous sommes en guerre". Et tous les jours à la télé, sur toutes les chaînes parfois les plus regardées, les discours de haine les plus décomplexés, à peine éditorialisés par un dispositif qui ne poursuit qu'un seul but : surseoir à leur judiciarisation. 

Il n'y a plus aucune espèce de frontière, ni politique, ni journalistique, ni éditoriale entre les chaînes comme CNews, LCI ou BFM et les plateformes comme Facebook. Le commentaire est leur seule analyse. La haine leur seule ingénierie. L'indignation leur seule filiation. La polarisation de l'opinion leur seule finalité. Et la publicité leur seule rivalité.

A la télévision, Véronique Genest est conviée comme experte pour parler des violences policières. Chacun est spécialiste de soi au seul prisme de sa méconnaissance des autres et de ce qui fait sujet ; et le récit médiatique, la théâtralisation réfléchie, le dispositif des plateaux-télé ou radio a pour seule fonction de faire naître l'alchimie d'un asservissement attentionnel dans lequel chaque inexpérience patente sera prétexte d'une expertise. 

La société du spectacle n'était pas supposé être un manuel. Ou plutôt si.

"L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir… C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout." Guy Debord.

De Trump aux violences policières, de la France aux Etats-Unis, des groupes Facebook regroupant 8000 policiers au racisme décomplexé jusqu'au mouvement Black Lives Matter, de conversations privées sur WhatsApp à des prises de parole politiques de personnages publics, la question est aussi celle du statut de la parole dans l'espace public de nos sociétés aussi surmédiatisées qu'immédiatisantes. Et de ce que produit et fabrique cette parole, qui, ne l'oublions jamais, est aussi une parole écrite. Un texte. Qui installe la réalité qu'il désigne en prétendant la décrire. Un prétexte.

Dans l'espace public numérique, personne ne vous entend crier.

 

Capture d’écran 2020-06-14 à 17.22.20

La théorie de l'espace public d'Habermas date des années soixante. Et il y dépeint un espace public qui est celui de la bourgeoisie, l'histoire de l'accession de la bourgeoisie au "raisonnement" comme élément de contestation du pouvoir en place, puis de son assimilation et de sa propre quête de domination.

"Apparue dans les clubs et salons à la fin du XVIIe siècle en Angleterre, puis au cours du XVIIIe en France et en Allemagne, la sphère publique bourgeoise naît de la transformation progressive d’espaces dévolus à la discussion littéraire en lieux de production d’idées et de débats politiques. Elle est l’outil qui permettra à la bourgeoisie d’étendre au domaine politique la domination qu’elle a déjà conquise en matière économique. Elle le fait en pratiquant un double langage consistant à faire passer ses intérêts particuliers pour l’intérêt général. En apparence, la bourgeoisie défend une sphère publique ouverte à tous, où tous sont considérés égaux, et dans laquelle les idées politiques peuvent être librement débattues. Dans cet espace de discussion politique distinct du parlement ou du gouvernement, on fait un usage public de la raison : un argument ne s’impose que parce qu’il est rationnellement jugé meilleur qu’un autre. Mais, en réalité, la bourgeoisie qui affirme se battre contre la domination de l’aristocratie ne cherche qu’à installer, puis à maintenir, sa propre domination." (Loïc Ballarini)

La mutation des espaces de publication numérique s'est faite en quelques années. Le web date de 1989, il ne devient un média "grand public" que dans les années 1995 avec un pallier important au début des années 2000 (Google date de 1998) mais il reste encore longtemps l'apanage exclusif d'une grande bourgeoisie de la publication, d'une aristocratie de la prise de parole. Une aristocratie éditoriale certes plus large que celle des éditorialistes de l'espace médiatique classique, mais une aristocratie tout de même. Chacun n'a pas (encore pris) la parole. Loin s'en faut.

"L'imprimerie a permis au peuple de lire. Internet va lui permettre d'écrire."

La sentence de Benjamin Bayart n'est encore qu'une prophétie. Il ne prononcera d'ailleurs cette phrase qu'en 2009 🙂

Avec l'arrivée de Facebook en 2004, puis de Twitter en 2007, les années 2010 vont, "enfin" selon certains et "hélas" pour tant d'autres, réellement permettre à chacun d'être le commentateur de sa propre inscription sociale, de ses propres déterminismes, de ses propres habitus. "Permettre au peuple d'écrire." Enfin. Cette simple possibilité, si décriée par les tenants de l'ordre éditorial bourgeois partis pourfendre et civiliser de chaos que serait le web (de Sarkozy à Mahjoubi), cette simple possibilité est une vitalité et une respiration démocratique tout à fait inédite et tout à fait salutaire. Mais qui ne le demeure que tant qu'elle n'est pas immédiatement aliénée à des logiques économiques où l'emportera toujours la dimension spéculative des discours de haine ; logiques elles-mêmes inféodées à la décision de quelques-uns s'abritant derrière de supposés contrefeux algorithmiques pour lesquels ils s'efforcent de nous faire oublier qu'eux et eux seuls sont à la fois en capacité de craquer l'allumette ou d'envoyer les canadairs. Des pompiers pyromanes incapables d'appliquer leurs propres règles

En 2007, dès le départ des réseaux sociaux, danah boyd expliquait simplement ce qui allait être l'origine de l'ensemble des débats que nous avons encore 13 ans plus tard : la privauté de ces espace publics, ou semi-publics, pose un gigantesque problème. Parce que toute "parole" est d'abord un écrit, une publication, un rendu public, et que tout rendu public se donne à voir et à lire dans un contexte explicitement privé tout en assument que chaque parole privée puisse à tout moment être, par vocation ou par décontextualisation, rendue publique. Et que ce rendu public soit conditionné par une rente publicitaire que personne ne réclame ni ne maîtrise.

Cette même privauté, cette "privacy" qui est aujourd'hui le principal problème, comme vient judicieusement le rappeler cette tribune dans Wired, puisque c'est en son nom et "grâce à elle" que se multiplient les opérations organisées de désinformation dans la pénombre d'espaces imperscrutables où se jouent pourtant souvent des (faux) débats qui nécessiteraient de pouvoir être rendus publics pour faire oeuvre d'éducation ou de citoyenneté, ou simplement pour pouvoir mesurer et contrer les stratégies de désinformation mises en place par des collectifs organisés et oeuvrant souvent pour des intérêts partisans interférant avec le débat démocratique "public". 

"But as our research shows, those same features—privacy and community—are often exploited by bad actors, foreign and domestic, to spread false information and conspiracies. Dynamics in groups often mirror those of peer-to-peer messaging apps: People share, spread, and receive information directly to and from their closest contacts, whom they typically see as reliable sources. To make things easier for those looking to stoke political division, groups provide a menu of potential targets organized by issue and even location; bad actors can create fake profiles or personas tailored to the interests of the audiences they intend to infiltrate. This allows them to seed their own content in a group and also to repurpose its content for use on other platforms." (in "Facebook Groups Are Destroying America", Wired)

Cette "privacy" qui était hier présentée, souvent à raison, comme une solution alors même que la plateforme sociale était en plein essor et ne jouait pas encore le rôle sociétalement politique qu'elle joue aujourd'hui, cette "privacy" aujourd'hui brandie par Zuckerberg comme une "garantie" est pourtant la source de toutes les maux d'un débat public toujours davantage polarisé et incarné* par les plateformes qui la mettent en avant.

[* "Incarné" étant ici à prendre dans le sens métaphorique un peu capillo-tracté d'un "ongle incarné", c'est à dire de quelque chose qui est pris dans une chair et entraîne des souffrances et la nécessité d'une intervention pour le désincarner.] 

Immunité algorithmique.

J'ai commencé cet article par les deux faits suivants : 

Jack Dorsey, pdg de Twitter, qui "fact-checke" un tweet de Trump et en censure un autre. Après l'avoir également fait pour Bolsonaro lorsque ce dernier niait la nécessité des mesures sanitaires contre le Coronavirus.

Zuckerberg, pdg de Facebook qui se refuse à "intervenir" ou à "modérer" s'abritant derrière une "neutralité" qui fait pâlir de colère quand on connaît la nature des hiérarchisations algorithmiques de la plateforme au service se son emprise attentionnelle.

L'approche de Zuckerberg, qui plaide l'argument de neutralité, qui revendique une doctrine de non-intervention, est un immense mensonge. Car en protégeant ainsi la parole de Trump parce qu'il est Trump, ou de n'importe quel(le) homme ou femme politique parce qu'il/elle est un homme ou une femme politique, il trompe et rétablit ce qu'il prétend combattre, c'est à dire une aristocratie sociale de la prise de parole et un arbitraire du droit soumis à des règlements (CGU) que seuls certains sont en mesure de pouvoir négocier et en facture de pouvoir régler. L'assignation à discrétion pour la majorité, la transgression discrétionnaire pour quelques élus. 

A l'inverse, l'attitude de Dorsey au sein de ce qui reste un salon conversationnel privé de plus de 300 millions de membres, traite la parole de Trump  pour ce qu'elle est : celle d'un membre parmi 300 millions d'autres. Soumis aux mêmes règles, fussent-elles imbéciles, inadéquates, injustes, arbitraires et inadaptées. 

Et Trump le premier ne s'y est pas trompé. S'il tweete bien plus qu'il ne poste sur Facebook, c'est car le nivellement hiérarchique de Twitter est bien plus "égalitaire" que celui de Facebook. Sur Twitter, Trump sait qu'il parle, en son nom, à chacun. Et que comme chacun il s'expose et il le sait. Il sait d'ailleurs aussi que c'est cela, cette exposition et ce "risque" (très relatif) qui sont ses meilleurs alliés en légitimation dans la posture victimaire qu'il se construit. Alors que sur Facebook il s'adresse à des  communautés d'opinion (macros ou micros) que l'ensemble des ingénieries commerciales et algorithmiques de la plateforme lui permettent de façonner comme il l'entend (enfin surtout à son équipe de campagne). Et il sait également parfaitement que sa ré-élection ne se gagnera pas sur le front des étincelles de Twitter mais sur la lente combustion des braises de Facebook. Voilà ce qui rend une fois de plus l'analyse de Zeynep Tufekci si remarquable lorsqu'elle explique qu'en promulguant son décret "contre Twitter" et "pour une liberté d'expression totale", c'est en fait à une seule personne que s'adresse Trump : à Mark Zuckerberg lui-même. "Trump Is Doing All of This for Zuckerberg". Auquel il réclame rien moins que le maintien de son immunité algorithmique

[Au passage on savourera le fait que Trump signe un décret visant à contraindre Twitter – et l'ensemble des plateformes sociales – à ne plus modérer les discours, fussent-ils de haine (et donc les siens), au risque d'en être responsable devant les tribunaux, alors même que la plateforme n'est pas exactement connue pour le côté drastique ou exemplaire de sa modération.]

Peut-être faut-il aussi évoquer, à la manière d'un Sainte-Beuve, le fait que les accointances de jeunesse de Jack Dorsey pour la culture punk peuvent ne pas être totalement étrangères à une certaine dimension anarchique de sa plateforme, ou en tout cas à sa résistance constante à toute tentative d'y introduire un peu d'ordre bourgeois, là où chez Zuckerberg, pour Zuckerberg, et selon Zuckerberg, tout ne serait, sur Facebook, qu'ordre et beauté, luxe, calme, et volupté. Et que pour l'ensemble des saloperies et des discours de haine qu'hénerge la plateforme, il s'abrite derrière le paravent commode de la "privacy" (comme évoquée plus haut dans l'article de Wired).

De CNews à Facebook, c'est le même (vieux) monde à l'oeuvre. S'il fallait d'ailleurs filer la métaphore, et si Twitter et Facebook étaient des chaînes d'information, il est probable que Zemmour serait assez régulièrement privé d'antenne sur Twitter pour chacune de ses sorties xénophobes, mais qu'il aurait sa quotidienne sur un groupe Facebook "privé" en capacité de rassembler plusieurs millions de personnes. 

Moralité ?

L'un des paradoxes de nos sociétés et des fractures que nous affrontons, notamment sur la question des discours de haine et du racisme / sexisme / antisémitisme, etc., c'est que la lutte contre ces discours suppose qu'ils puissent être rendus publics sans pour autant que ce rendu public ne soit au service de leur "publicité". Or des plateformes sociales actuelles aux plateaux-télé de BFM ou de CNews (et de tant d'autres hélas) c'est très exactement l'inverse de ce qui est en train de se produire. Eric Zemmour et Pascal Praud n'en étant que les bubons les plus visibles et les plus purulents. 

En refusant de traiter ces plateformes pour ce qu'elles sont, c'est à dire des dispositifs dont l'essentiel de l'activité est assimilable à des logiques classiques d'éditorialisation, nous installons paradoxalement une réalité au sein de laquelle chaque choix, chaque décision de chaque plateforme est perçu comme subit alors qu'il est, par elles réfléchi, et devrait pouvoir être, par nous constamment renégocié et inspecté ou questionné en toute transparence. 

Nous voulions une catharsis sans aucune némésis. Et nous pensions que ces plateformes pouvaient l'incarner.

C'était (encore) un rêve bourgeois. Ce n'était que cela.   

S-l1600

 

Un commentaire pour “Le charme modéré de la bourgeoisie numérique. Et son immunité algorithmique.

  1. Bon article !
    Je suis assez d’accord dans l’ensemble et je rajouterais que les plateformes « relais de haine » type Facebook concentrent via leurs algorithmes les opinions et renforcent leur publicité (il suffit de passer quelques secondes sur une publication thématisée A pour que la plateforme en diffuse d’autres, à en saturer le fil d’actualité). C’est toute la problématique philosophique du cercle herméneutique: est-ce la réalité qui fonde le discours ou le discours qui fonde la réalité ?
    Au plaisir,
    Sam

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