Rapidement quelques ressources 2.0 :
- en trois billets, Brian Benzinger nous propose un remarquable tour d’horizon des outils du web 2.0 à destination des étudiants et des enseignants. Le premier billet est (entre autres) consacré aux outils d’organisation, le second passe en revue les outils bureautiques, le troisième est bourré d’exemples, de scénarios d’usages, de témoignages et de réflexions. On y trouve également cette intéressante carte de l’université 2.0 (.pdf, attention, 3.5 MB) :
- Y’a pas à dire, tout cela montre que nous avons en la matière pris un peu de retard (cf la certes louable mais pour le coup un peu ‘old school’, récente initative de notre ministère de créer un vrai-faux blog pour lancer un vrai-faux débat sur une vraie-fausse bonne idée, à savoir, l’université numérique). Je prends 5 minutes pour expliquer les sarcasmes contenus dans la parenthèse précédente : bien sûr qu’il faut s’interroger sur l’université numérique, mais pas comme ça … quand on regarde un peu ce qui se passe a-c-t-u-e-l-l-e-m-e-n-t dans les facs, on s’aperçoit vite que : il y a des enseignants qui blogguent (publiquement ou "intra muros"), il y a des plateformes de blogs déployées à large échelle (cf Renée D Blogs), il y a des outils de type Moodle (et tant d’autres) déployés sur nombre de campus, et il y a longtemps que la FOAD (Formation à distance) est entrée dans les pratiques des enseignants et des apprenants et qu’elle dispose d’outils, de méthodologies et de pédagogues reconnus. J’incite donc respectueusement notre ministre à faire un peu de "veille" sur ces questions, avant que de lancer un vrai-faux blog foireux dont on peut raisonnablement supposer qu’il permettra de récolter au mieux une petite dizaine d’avis globalement inintéressants ou n’apportant en tout cas rien de plus que ce que l’on sait déjà. Ou comment perdre quelques mois en ne faisant rien tout en donnant l’impression qu’on va faire quelque chose en habillant le tout d’une vraie-fausse couche de démocratie participative. Pffffffff …
- Le dernier numéro de la revue Médiamorphoses est consacré au Web 2.0. Pas encore lu, mais vu les signataires, cela mérite certainement le détour. J’ignore si la revue dispose d’un service de presse, mais le cas échéant, je veux bien leur faire un billet dédié s’ils m’envoient un exemplaire 😉 Dans un autre registre, après le dernier (et très bon) numéro spécial de Courrier international consacré au web 2.0, c’est au tour du magazine Stratégies d’en remettre une couche.
- Côté bibliothèques et 2.0, on s’organise, ça prend même petit à petit des allures de révolution ;-), et quand ça ne révolutionne pas, ça débat, comme lors des dernières rencontres Formist, notamment à propos du défi du web 2.0 pour le bibliothécaire-formateur.
- Et puis du 17 au 19 Octobre s’est tenue en Californie, le "web 2.0 summit", avec plein plein plein de présentations et de vidéos intéressantes.
- <Update du lendemain> Voir aussi dans la bibliothèque numérique de l’Enssib, le (très bon) dossier documentaire sur le web 2.0, réalisé par Thomas Chaimbault.</Update>
Voilà pour le web 2.0. Pour le reste et pour lever une zone d’ombre sur le titre de ce billet, vous venez précisément de lire le 1100ème billet d’Affordance, ce qui vous fait un belle jambe, et ce qui me fait un beau titre 🙂 Compulsif ? Qui a dit "compulsif" ?
Je vous trouve bien dur avec le forum universitenumerique.fr : un rapport sur le développement du numérique n’est pas de trop, même si l’enjeu n’est pas « le développement du numérique », en soi…. Au quotidien on bataille pour faire comprendre à l’administration universitaire que, non, la tutelle d’un informaticien sur les tice n’a pas de sens, que, oui, les tice sont un moyen normal ordinaire indiscutable pour travailler à l’université.Qu’il va falloir penser à de nouveaux emplois d’assistants tice, qu’il faut aider les profs, investir dans des compétences nécessaires… Porter cela, montrer que les tice nous aident à faire de l’université la maison des étudiants, formuler des propositions d’organisation, des propositions de valorisation, pour les personnels, il en faut beaucoup, et vite, et même avec un ruban sur le bureau de la ministre , si cela aide à faire comprendre des choses simples ici, inénonçables ailleurs. Alors, si, il y a du boulot et il y a besoin de rapports à la ministre. Les profs ont l’impression d’être des saints quand ils font un pppt, il faut qu’ils trouvent dans les universités des équipements normaux, « affordants », et qu’ils ne puissent plus se passer de publication numérique. Il n’y a pas longtemps, un administratif a refusé d’attribuer à un prof qui utlise des podcasts vidéo en cours une salle avec un vidéoprojecteur, sous prétexte d’égalité entre les étudiants : pas de raison que certains étudiants aient des ressources numériques et pas les autres… Ailleurs, Quicktime est interdit par la cellule informatique. Bien sûr tout s’arrange toujours, mais quelle usure, que de coups de fils, que de mots charmeurs dépensés… pour lever des diktats comme ceux-là, il y a des bonds à faire pour énormément de gens , et je suis bien contente qu’il y ait un rapport « université numérique » en route.