A regarder les cogitations des uns et des autres au sujet de Facebook, on se dit que rarement – à part Google – un site n’aura "fixé" tant de problématiques et d’enjeux.
Quelques billets à signaler donc, ou plus exactement un seul, celui de Martin Lessard qui liste un ensemble de ressources intéressantes sur la question. A la lecture des ressources présentées par Martin, il est clair que deux problématiques structurent l’approche des différents analystes des réseaux sociaux en général et de Facebook en particulier : la problématique "techniciste" du SOS (Social Operating System), et celle sociétale du "social graph".
Côté rumeurs, celle de l’entrée en scène de Google sur ce secteur se précise.
Et puis il y a cette étude sur Facebook du cabinet de conseil FaberNovel, qui m’a été signalée par l’un de ses auteurs, sur Facebook justement 🙂
Très complète, elle permet de faire un tour d’horizon de la question et est en outre distribuée sous licence creative commons, ce qui est suffisamment rare (de la part d’agences de conseil) pour être souligné. Au-delà des chiffres très précis qui donnent quelques clés quantitatives du phénomène, je retiens l’idée des 3 générations de réseaux sociaux :
- première génération : les "friend lists", des réseaux "à plat", bi-directionnels, sans relief.
- seconde génération : les réseaux sociaux proprement dit, en relief, plus "épais" (relations transversales entre "amis" et non simplement "linéaires")
- troisième génération (celle de Facebook) : les "médias sociaux" : de la mise en relation + de la mise en partage via différents médias.
De manière plus anecdotique, l’étude signale également que la plupart des "bloggueurs les plus influents" (le fameux Top 100) sont présents et actifs sur Facebook (je confirme, j’y suis, mais c’est juste pour savoir de quoi je cause quand j’en cause, et j’avoue ne pas encore y avoir trouvé "mon" intérêt).
Bref, une étude de qualité (.pdf), même s’il y manque quelques éléments méthodologiques, mais l’un des auteurs me l’ayant signalé m’a également indiqué qu’il était prêt à répondre aux interrogations méthodologiques (du genre : sur quel panel, combien de personnes interrogées, etc …).
A suivre donc.
Salut Olivier,
Personnellement, je reste encore (très) sceptique car je n’ai encore rien lu de convaincant et d’innovant sur la dimension économique du réseau, à la grande différence de Google. Un nouveau média ne s’implante comme modèle que lorsque cette dimension est réellement présente et non seulement sous forme de discours ou d’intention.
Mais je n’y suis pas.. 😉
Jean-Michel> je partage effectivement ton sceptissisme. Et la comparaison avec Google dans mon billet ne se référait pas à l’aspect économique mais plutôt au « buzz » ou à la cristallisation de problématiques qui chez l’un (google) comme chez l’autre (facebook) dépassent la simple dimension de l’outil.
Mais pour en revenir au média et son implantation économique, Facebook pourrait trouver avec la monétisation des widgets et API développés, un équivalent aux liens sponsorisés de Google. Tout ça n’est pas encore très clair pour moi (je suis en train de bouquiner divers trucs à ce sujet) mais différents analystes semblent indiquer que ces « micro-développements » pourraient constituer un modèle économique « viable ». Je continue de bouquiner de mon côté et on en recause …
Bonjour, j’ai écrit mon mémoire de fin d’études à l’IEP d’Aix en Provence « Myspace, Facebook, Réseaux sociaux en ligne et nouvelles pratiques de communication ». Si j’ai particulièrement étudié la structure du réseau social sur facebook (ou « social graph » selon Mark Zuckerberg), j’ai essayé de montrer les enjeux plus lointains soulevés par ces nouveaux outils.
Un résumé est disponible à cette adresse : http://habeashabeas.googlepages.com/socialnewtorkservices
Bonjour Olivier,
En réponse à tes interrogations, deux précisions méthodologiques :
1) l’analyse du contenu des conversations a été fait sur un échantillon trop petit (cf mon nota bene, sur 38 personnes) pour être valable au-delà de la simple illustration de la nature elle-même (messages entrants et sortants) et de la diversité de cette conversation
2) cette présentation a pour objectif de donner des pistes de réflexion permettant de lancer d’autres études pour vérifier les hypothèses que nous avons illustrées, mais aussi à des entreprises se posant des questions comme : dois-je faire de la publicité sur Facebook ? les communautés en ligne représentent-elles une opportunité business ? qu’est-ce que ces comportements m’apprennent pour améliorer mon management interne ou ma communication et mes relations avec mes clients.
Les sources que nous avons utilisées ont été citées et sont à la disposition de ceux qui souhaitent approfondir la réflexion ou en valider certains éléments. Nous réfléchissons à lancer un wiki ou équivalent pour permettre à cette étude (et à une autre que nous avons réalisée sur les business models de l’open source, elle aussi en Creative Commons) de s’enrichir et d’évoluer.
A suivre donc …
Cordialement,
Amaury de Buchet (faberNovel Consulting)
Thibaut> Oui, j’ai déjà mentionné votre travail dans un billet précédent.
Amaury> Merci pour ces précisions. L’idée du Wiki me paraît judicieuse. Et en tout cas bravo pour ces diverses études et le choix de leur mode de diffusion.
Le modèle économique de Facebook ou le trésor de Rennes-le-Château
A lheure om la réflexion est au modèle économique de Facebook, je souhaite avancer quelques réflexions. Au préalable, vous pouvez consulter le traval réalisé par Fabernovel ainsi que les billets de Jean Michel Salaun et dOlivier Et…
Il y a un aspect peu discuté, y compris par Thibalt, Jean-Michel et même Amaury, malgré les indéniables qualités de leurs apports: l’aspect économique de Facebook ne peut se comprendre si on évacue l’éminente entente avec Google (Facebook ouvrirait ses pages profils aux célèbres robots de Mountain View).
C’est ici la première concrétisation de l’enjeu central de tout le web 2.0 et qui sera au coeur des plus formidables batailles des prochaines années et de l’avenir d’Internet : les identités numériques.
De facto, Facebook deviendra notre (proto) identité numérique car, tel qu’observé à partir de ma portion de L’Amérique du nord où les tiers des habitants ont un compte Facebook (oui, le tiers des canadiens auraient un compte) ce réseau social a réussi à attiré « la masse » et non pas seulement les « geeks ».
Une masse de gens ici est donc en train d’expérimenter le réseau social et ont donc une présence numérique sur facebook.
Quand les vannes de Google ouvriront, ce sera une portion importante de la population (canadienne) qui se trouvera a avoir un présence numérique (eux qui étaient auparavant sous le radar avec leur utilisation exclusive du courrier électronique et du surfing anecdotique de sites web), qu’ils le veulent ou non.
Le champ de l’identité numérique laissé auparavant libre aux geeks (via les blogs, forums, site perso, wiki, etc) sera occupé par une population nouvelle.
Facebook et Google vont réussir là un bon coup, ils auront gagné la première manche en étant visible le plus tôt: reste à voir comment le pousser plus loin pour en faire une véritable identité digitale. Mais là, c’est une autre question.