La masterisation : ce sont les boîtes privées qui en parlent le mieux !

C'est pourtant simple de repérer une réforme de droite calamiteuse. Rappelez-vous. Plutôt que les éditos du journal l'Humanité, il suffit de lire un article factuel du Figaro.

L'un des effets collatéraux de la masterisation va être l'éclosion de boîtes privées profitant de la mise en lambeaux de la formation des enseignants – réforme dite de la "masterisation" donc – pour vous vendre à vil prix des "préparations" et autres "personal training" pour vous éviter de sombrer en dépression après votre première heure de cours devant une trentaine de délinquants juvéniles potentiels. L'argumentaire est d'ailleurs tout trouvé et ainsi formulé :

• "Vous allez réussir le concours de juin 2010 et, dès le 1 septembre
  2010, vous allez vous retrouver devant une classe sans avoir été
  préparé techniquement à faire ce métier. Or, prendre une classe en main
  sans formation est difficile, voire risqué."

Et voilà. Une enquête est en cours sur le prix de ladite préparation.
Je ferai une mise à jour du billet dès que j'en connaîtrai les
résultats.

<Mise à jour du soir> Quelques infos intéressantes sur l'envers du décor et les coûts réels et marginaux de ce genre de boîte à concours </Mise à jour>

Le problème de ce qui ne pourrait être "qu'un" argumentaire de vente, c'est qu'en l'occurrence, il correspond parfaitement à la réalité de la réforme de la masterisation. Avant la masterisation, il y avait une vraie formation pour la prise en main des classes. Peut-être imparfaite, très certainement perfectible, mais une vraie formation tout de même et un vrai accompagnement. Après la masterisation (c'est à dire dès la rentrée prochaine), il n'y en aura plus. Du tout.

Les grandes enseignes privées de l'enseignement "à distance / à domicile / personnalisé" grignotent chaque jour du terrain, profitant du tapis rouge que leur offre la détermination du gouvernement Sarkozy à pourrir les fondements même de l'enseignement public (et des niches fiscales afférentes ; voir aussi par là). Pourtant, les pratiques desdites enseignes sont plus que discutables (et je ne vous parle même pas du prix …) : le niveau de recrutement des "enseignants / tuteurs" est en général totalement opaque, la nature de la pédagogie employée l'est tout autant, les résultats ne font l'objet d'aucune évaluation publique ou même simplement "extérieure" et, dans l'actualité récente, les articles ci-dessous donnent une belle illustration des pratiques de fichage du leader du secteur : Acadomia.

• "Le scandale des fichiers d'Acadomia" Le Parisien.
• "gros con, il pue, salope, les drôles de fichiers d'Acadomia", PC Impact
• "Vraiment trop conne, saloperie de gamin : les mauvaises notes d'Acadomia" Libération
• Extraits de la délibération de la CNIL sur l'affaire.
• et une bonne synthèse en image
• EPILOGUE de la saga : Acadomia après avoir nié, fait finalement amende honorable.

A côté de ce genre de pratiques, le fichier base-élève pourtant tant décrié fait figure de simple annuaire téléphonique.

A méditer … tout en continuant la lutte.