De Google à la CNIL. Et retour.

Google : bâtisseur de panopticon.
"Si venaient à passer dans toutes les rues de nos villes et villages des camions irakiens ou chinois bardés d'appareils de photographie à 360°, le pouvoir très probablement crierait à l'espionnage et enverrait l'armée pour paralyser sur le champ l'action de ces photographes venus d'ailleurs pour cartographier les infrastructures du pays dans les moindres détails. Car il en faudrait du culot pour venir ainsi jusqu'aux portes de nos maisons, faire la photo du patrimoine de tous les habitants, pour ensuite transférer toutes ces données dans des serveurs énormes, où elles seraient probablement recoupées avec des données d'imagerie satellitaire de très grande précision, puis avec des bases de données nominatives et de toutes autres natures glanées ça et là sur des réseaux sociaux, dans des banques, des commerces, des administrations, achetées ou volées."
Oui mais quand c'est une société californienne qui se livre à ce genre de pratique, nul ne semble s'alarmer. Je vous incite vivement à lire ce billet qui dit brièvement et bien une problématique de plus en plus pesante.

La CNIL au centre du débat.

Quand vous l'aurez lu, je vous invite ensuite à lire attentivement le pathétique et passionnant appel au secours du président de la CNIL, appel relayé par Politis.
"Plus aucun secteur d’activité, plus aucune parcelle de notre vie individuelle et collective, n’échappe désormais au développement et à la pression des technologies nouvelles de l’information. Dès lors, plus aucun aspect de la vie en société n’échappe à la réflexion et à l’action de notre commission. C’est dire combien je mesure le poids de nos responsabilités, mais aussi l’intensité des attentes de nos concitoyens et l’exigence de la demande des pouvoirs publics.
Comment faire face ? C’est simple : il faut être indépendants, compétents et efficaces !
Nous devons être indépendants. A ce titre, l’année que nous venons de vivre a été, une nouvelle fois, mouvementée puisque nous avons dû faire face à une offensive survenue sous la forme d’un amendement parlementaire remettant en cause gravement notre budget. Mais, en même temps, le Gouvernement nous apportait un soutien sans réserve en repoussant l’essentiel de cet amendement et en nous accordant une augmentation substantielle de notre budget de personnel et de fonctionnement. Quoiqu’il en soit, ma conviction est faite : nous ne pouvons plus continuer ainsi et il est devenu absolument nécessaire de mettre en place une nouvelle formule de budget garantissant notre indépendance (…) Dans ce présent rapport, on trouvera une présentation de ce projet appelé « financement à l’anglaise ». Dans le même esprit, nous avons été amenés, dans le cadre du débat relatif à la création, lors de la révision constitutionnelle de juillet 2008, d’un Défenseur des droits fondamentaux, à exposer les raisons pour lesquelles en aucune manière notre Commission ne pourrait se voir soumise à un pouvoir hiérarchique émanant de celui-ci. Mais il est un moyen à la fois symbolique et concret, sur le plan juridique, de mettre en exergue cette légitimité : il s’agirait dans une éventuelle prochaine révision constitutionnelle, de reconnaître le droit à la Protection des données personnelles, au titre de nos droits fondamentaux, comme l’ont fait, à ce jour, 13 Etats membres de l’Union européenne. Mais ceci est une autre histoire… et un autre combat.
"
A lire dans le dossier de presse (.pdf) accompagnant le 29ème rapport annuel de la CNIL (.pdf).

3 commentaires pour “De Google à la CNIL. Et retour.

  1. Le président de la Cnil, c’est bien le sénateur schizophrène qui pousse des cris d’orfraie à propos d’Hadopi et qui vote la loi sans broncher ? J’ai beau chercher (même sous le tapis), je ne la trouve pas, l’indépendance…

  2. “On ne mord pas la main qui nous nourrit”, Bravo M. Turk!!!
    Vous nous avez parfaitement illustré ce proverbe en votant dernièrement la loi hadopi.
    Sans doute assurez vous ainsi votre maintient à la tête de Cnil pour les années à venir.
    Après tout, un président hypocrite à la tête d’un organisme hypocrite, quoi de plus naturel.

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