C’est la sortie …

Petite revue de liens avant de goûter aux joies du repos estival …

Côté édition scientifique et open access :

Côté bibliothèques qui disséminent, lectures numériques et tout ça …

  • après avoir déposé la première à déposer une partie de son fonds iconographique sur Flickr, après avoir créé sa chaîne de télévision sur YouTube, après avoir ouvert son compte Twitter, après avoir déposé podcast, films et webcasts sur iTunes U, la décidément très productive et innovante Library Of Congress renforce sa présence et sa dissémination en ligne en ouvrant sa page Facebook.
  • dans notre bel hexagone, la bonne nouvelle c'est que Gallica2 se décide à intégrer dans son portail des ebooks libres de droits. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y en a que … 3 :-(, ce qui est d'autant plus dommage que Gallica dispose par ailleurs de 256 041 documents en mode texte tous ou à peu près téléchargeables en pdf. Bref, voilà qui pose bien la question de savoir ce que l'on appelle un "ebook" …La réponse de la BnF semble être qu'un document pdf scanné en mode texte et accompagné de métadonnées de cataloguage n'est pas un ebook. D'où le fait qu'ils en proposent 3 et non 256 041 … pourquoi faire simple …
  • La BnF toujours, après le blog de Gallica, ouvre le blog des lecteurs (comprendre "à l'attention des lecteurs").
  • après la mort Michael Jackson de Biblio-fr, un second tremblement de terre agite le monde des bibliothèques (sans qu'il y ait nécessairement de relation de cause à effet entre les deux) : "les libraires et les bibliothécaires créent un groupe de travail commun sur les bases bibliographiques." Et oui, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Traduisez : les libraires et les bibliothécaires semblent prendre (enfin) conscience que leur thesaurus est un trésor de guerre et une entité qui gagnerait à rejoindre celle de bien commun. On n'en est pas encore là, mais disons que les choses avancent dans le bon sens.
  • un court article
    qui pose une problématique à mes yeux essentielle : celle de savoir en
    quoi les médias sociaux changent nos habitudes de lecture. Le billet
    rebondit en fait sur la publication d'une étude dont les résultats indiquent que les lecteurs (de ces médias sociaux) ont tendance à choisir des articles qui correspondent à leur point de vue. Le billet qui relaie l'étude insiste alors sur le fait que "it has a huge implication for the future of political discourse,
    since a healthy political debate can only happen when an educated
    populace is willing to spend time to consider both sides of the issue.
    "
    Ce qui renvoie, à mon avis toujours, à deux autres horizons essentiels
    du débat : primo celui de la crise de la presse et de la prescription,
    de deuxio celui des autarcithécaires
    que nous avons tous aujourd'hui la possibilité et la tentation de
    devenir, précisément grâce (ou à cause) de ces médias sociaux et de
    leurs nouveaux supports de lecture. Moralité : il est de toute première
    urgence que les professionnels (journalistes, bibliothécaires, éditeurs
    …) réapprennent à contrôler leur capacité de prescription. Très
    contrètement, voilà pourquoi on mène ici et là des expérimentations
    pour savoir s'il faut ou non prêter des liseuses en bibliothèque, et si
    on le fait (ce qui est inéluctable), quelle est la meilleure stratégie
    pour le faire : en ne prêtant que la liseuse, vierge de tout contenu ?
    en prêtant des liseuses préchargées ? et dans ce dernier cas,
    préchargées avec quoi et sur quelles bases ? Bref, de la bibliothèque
    au politique il n'y a jamais loin.
  • Vagabondages nous gratifie d'une délicieuses liste de bibliothèques et institutions francophones à vocation documentaire qui alimentent un compte Delicious.

Côté stratégies numériques identitaires : 

Côté médias sociaux, micro-twitto-sphère et recherche "temps réel" (real-time search)

  • Un billet absolument passionnant de Danny Sullivan, "What is real time search : definition and players"dans lequel il commence par différencier la "publication courte" de la "publication temps réel"; le blogging, du micro-blogging : "Publishing in minutes isn’t the same as publishing in real time? Nope. Not when the time to publish a tweet is seconds. You see
    something, hear something, want to say something, feel an earthquake
    happening –- you bang it into a simple box and bam, you’ve microblogged."
    Il mentionne également un certain nombre d'API Twitter, API non-publiques et nécessitant une étape contractuelle, mais qui permettent de récupérer, à des fins de datamining, la totalité ou une partie statistiquement significative de l'ensemble des tweets publiés en temps réel. Le billet est ensuite une longue description des acteurs du marché de la recherche temps-réel, pour lesquels Danny Sullivan pose l'équation suivant : "Major Microblogging Players = Major Real Time Search Players". En toute fin de son billet il passe également en revue l'état des lieux de la recherche temps réel chez les grands acteurs de la recherche d'info. C'est sans surprise Google qui s'en sort le mieux, grâce à une syntaxe de recherche assez simple du genre : "mot-clé site:twitter.com", en attendant d'intégrer totalement ce genre de service, de lancer son moteur de recherche dédié, et/ou de racheter Twitter. La conclusion de Danny Sullivan reste très prudente (je vous laisse la lire). Il y développe notamment l'analogie avec la période qui a successivement vu Google racheter l'outil de blogging à l'audience maximale (Blogger) puis ouvrir son propre moteur de recherche de blogs (blogsearch), pour en déduire que "But blog search didn’t turn into some secret weapon. Real time search
    probably won’t, either. But it does deserve attention, and it’s an
    exciting space to watch develop.
    "
  • De manière beaucoup plus synoptique, Christophe Deschamps nous offre un comparatif de 14 outils de recherche temps-réel
  • Et pour se régaler de l'une de ces prestations "à l'américaine", il faut aller visionner l'intervention de Clay Shirky lors de la conférence TED, "How social media can make history". Il y est notamment beaucoup question de Twitter.

Côté folksonomies et indexation sociale :

  • j'ai développé dans un précédent billet l'idée selon laquelle l'indexation à l'ère industrielle est nécessairement sociale, y compris dans le processus de requêtage sur un moteur de recherche, lequel processus, "fait fonction" d'indexation sociale. Ajoutons à cela l'idée, également développée dans un précédent billet, selon laquelle les "hashtags" de Twitter donnent un nouveau souffle ou en tout cas une nouvelle dimension "temps-réel" aux habituelles folksonomies. Et observons maintenant avec intérêt l'essor et le retour en force des machine-tags sur FlickR (souvenez-vous …), notamment avec de très intéressantes et prometteuses applications pour le monde des bibliothèques et qui, dans le cadre de l'OpenLibrary de l'InternetArchive, font fonction d'identifiant unique (openlibrary:id=).

Côté Open access :

  • on avance on avance, notamment du côté de l'Université de Liège et de l'initiative EurOpenScholar dont le but est de "promouvoir la création de dépôts institutionnels (…) dans toutes les universités du monde afin de rendre accessible
    librement par le web l’accès aux publications scientifiques (…) et de grossir le nombre des institutions qui ont choisi cette méthode et l’ont rendue obligatoire pour leurs chercheurs."

Côté Wikipédia

  • L'encyclopédie fait son entrée … dans le catalogue des bibliothèques. Un exemple du résultat est visible ici. De fait, et outre le fait que cela semble correspondre aux attentes des usagers, cette stratégie me semble être la bonne, notamment pour "banaliser en l'institutionnalisant" l'utilisation de Wikipédia par les étudiants, plutôt que de s'embourber dans les éternelles querelles de fiabilité ou de risque de plagiat. En y réfléchissant d'ailleurs davantage, il est aberrant au XXI siècle que Wikipédia ne soit pas dans les catalogues de bibliothèques. Comme il l'aurait été au XXème siècle que l'encyclopedia universalis en soit absente.
  • Wikipédia travaille par ailleurs à optimiser son usage, notamment en implémentant sur MediaWiki une interface Wysiwyg moins déroutante que l'habituelle syntaxe wiki. Aujourd'hui vous voyez donc cela quand vous voulez modifier une page : Wikiavant Demain vous verrez cela : Wikiapres
  • le tout pour la coquette somme de 890 000 $.

Côté (mauvaise) humeur :

  • ça y est c'est officiel ( et ) Microsoft va notamment former les étudiants de l'unviersité Paris-Descartes au C2i (certificat informatique et internet), et (contrepartie …) mettre des sous dans la fondation de l'université Paris Descartes. C'est pas comme s'il n'existait pas des suites logicielles libres et que l'université avait aussi pour mission de former auxdites suites logicielles ou en tout cas d'en montrer la complémentarité (et parfois la supériorité) par rapport à la suite Office. C'est pas comme si l'université n'était pas capable de prendre en charge lesdites formations, y compris à la suite office (et si on vient m'expliquer que les licences Microsoft, y compris pour le monde éducatif, ça coûte cher, et ben on va relire la phrase précédente). Et encore s'il n'y avait que ça … Avec un tel pied, une telle assise dans l'université, demain (peut-être d'ailleurs cela a-t-il déjà commencé) Microsoft formera les étudiants en médecine à ses solutions HealthVault, à moins qu'on nepréfère confier cette "prestation" à Google. Bref, autonomie et LRU aidant, parce qu'il faut bien trouver dans le privé des financements et des postes que l'état n'est plus disposé à pourvoir, on est, lentement mais surement, en train de passerà  côté de l'essentiel. Microsoft partenaire de la formation au C2i, c'est un peu comme si on confiait au groupe Lagardère ou Dassault des formations sur la liberté de la presse … Par ailleurs les retours que j'ai de collègues enseignants-chercheurs à Paris Descartes sont relativement unanimes sur l'opacité de la négociation menée avec Microsoft et disons … le manque de concertation autour de cette affaire.
  • et puis la petite France continue d'institutionnaliser le délit d'opinion, avec l'assentiment béat de ses ministres, dont le tout nouveau Luc Châtel, ministre de l'éducation nationale à la catéchèse. Ainsi on voit son CAPES ajourné si on a eu le malheur de produire un discours critique à l'encontre des réformes en cours, on voit sa réinscription au lycée fortement compromise si on ne signe pas d'engagement écrit à bien-penser, on encourt des mutations d'office et des sanctions disciplinaires quand on s'affilie à un mouvement de désobéissance tout en effectuant pourtant les missions pour lesquelles on a été recruté, partout, le plus souvent à grand renfort de relais médiatiques, on brandit, on instrumentalise comme un épouvantail de la bien-pensance, on sur-interprète complaisamment et sournoisement un soi-disant devoir de réserve des fonctionnaires, en oubliant que ledit devoir de réserve n'est qu'une mascarade politicienne dont le pouvoir en place a bien jugé la capacité d'étouffement qu'elle pouvait instituer de fait.
  • et puis il y a la violence. Celle qui n'a plus rien de symbolique. Qui se rapproche inexorablement de chacun de nous via de lancinants cercles concentriques. Jusqu'à ce que nous-mêmes nous retrouvions dans l'oeil du cyclone. Il y a Nina, lycéenne du côté d'Angoulême, placée en garde à vue à la suite d'une manifestation lycéenne et convoquée le 30 Juillet au tribunal pour avoir refusé un prélèvement d'ADN lors de cette même garde à vue. Il y a Montreuil où la police vise les manifestants à la tête. Il y a Joachim Gatti. Le 8 Juillet 2009, "Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans a reçu une balle de
    flashball en plein visage alors qu’il manifestait pour soutenir des
    squatteurs expulsés. Il a perdu un œil du fait de la brutalité
    policière.
    "
    Une lettre ouverte à Brice Hortefeux circule actuellement sur le net.

Côté, "c'est l'été, et si on prenait le temps de réfléchir" …

Côté "mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir prendre à lire sur la plage cet été ??"


Et puis, côté cadeaux de vacances …

Rendez-vous à la rentrée prochaine (fin Août, début Septembre), en espérant que l'année universitaire qui s'annonce soit plus calme que celle qui vient de se terminer. Il y a peu de chances.

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