Je me souviens encore ému de l'époque où l'on vit apparaître pour la première fois la mention "réalisé avec truquage" en surimpression d'émissions satiriques. C'était, de mémoire, dans l'émission hebdomadaire de Karl Zéro sur Canal+. Aujourd'hui, les technologies de l'artefact sont à la portée de tous. Dans un billet de Septembre 2008, je définissais ainsi ces technologies :
- "Ces technologies de l'artefact sont celles qui rendent possible, pour
l'amateur, la création de représentations volontairement altérées et
artificielles de la réalité dans une recherche (une "mimesis") de la
vraissemblance. Parmi ces technologies de l'artefact (de l'artefacture
dirait probablement Bruno Bachimont), on pourra citer en exemple les "Photoshop Naked Contest", les "Fake Vidéos" (comme celle de l'étoile noire volant au dessus de San Francisco), cette application permettant à tout le monde de vieillir instantanément une photo, les guerres d'édition et les tentatives de redocumentarisation déviantes sur Wikipedia."
Or c'est le 15 septembre 2009 qu'a été enregistrée à la présidence de l'assemblée nationale, une "proposition de loi relative aux photographies d'images corporelles retouchées". Il s'agit d'un article unique, qui serait inscrit dans le code de la santé publique, et ainsi rédigé :
- « Art. L. 2133-2. – Les
photographies publicitaires de personnes dont l’apparence corporelle a
été modifiée par un logiciel de traitement d’image doivent être
accompagnées de la mention : “Photographie retouchée afin de modifier
l’apparence corporelle d’une personne”.« Le non-respect du présent article est
puni d’une amende de 37 500 €, le montant de cette amende pouvant être
porté à 50 % des dépenses consacrées à la publicité. »
L'objectif de cette proposition de loi est, d'après l'exposé des motifs, plus qu'ambitieux puisque :
- "Il ne faut pas se limiter aux simples photographies à usage
commercial et il convient de relever un champ plus large que les
photographies « ayant pour objet d’être diffusées dans la presse écrite ».
Une affiche publicitaire ou une photographie figurant sur l’emballage
d’un produit seraient également concernées, tout comme les
photographies des affiches de campagne politique ou encore les
photographies d’art."
C'est vrai …
que cela serait utile …
<Update> Voir aussi ce qu'en dit Le Dernier Blog </Update>
Bravo.
Je pourrais faire une éloge. Mais un simple bravo est bien plus clair.
Vous avez l’œil.
Amusant que ce soit le code de la santé publique qui introduise ce genre de débat!
Il y a un article chez André Gunthert aussi.
Je renvoie à ce sujet à l’excellente exposition intitulée « Controverses : photographies à histoires » qui a été présentée au printemps dernier à la Bibliothèque nationale (Richelieu) et dont on peut encore acheter le catalogue ou voir la présentation vidéo (http://www.bnf.fr/pages/cultpubl/exposition_1024.htm)
Et moi, je me rappelle émue l’époque où l’on écrivait « trucages » et non « truquages », et où éloge était masculin…