Incroyable. Hallucinant. Unbelievable. La nouvelle va faire l'effet d'une bombe.
Hahaha. Dopi.
A la suite de l'inefficacité patente de la loi Hadopi, tant dans les faits (elle n'a réussi à condamner qu'un seul homme sur la base d'un dossier rempli par l'inspecteur Clouseau en personne) que dans les représentations sociales (elle remplit la mission assignée d'incarner la "peur du gendarme" en s'inspirant directement du plus célèbre d'entre eux), à la suite de cette inefficacité patente donc, et en attente de sa suppression définitive et annoncée, c'est le Ministère de la Santé qui avait été missionné dès le début de la présidence de François Hollande pour trouver une alternative crédible à la coupure de connexion (castration numérique) envisagée en première instance (cf "petit père castrateur"). On connaît depuis ce matin le résultat de ses travaux.
Faire passer la pilule.
(Source : https://twitter.com/Minist_Sante/status/289669815499620353)
Pour permettre de réguler en conscience et de manière efficace l'accès aux biens immatériels des industries culturelles et pour solutionner de manière définive le problème du piratage et celui du téléchargement illégal (en peer to peer comme en direct download), les opérateurs de télécommunications auront désormais la responsabilité d'équiper les smartphones et objets connectés, à la source, d'un dispositif de délivrance de pilule 3G (ou 4G selon l'équipement et le réseau de votre opérateur).
Voici comment fonctionnera cette pilule révolutionnaire :
- Blocage de la connexion : les pilules connectogestatives visent à diminuer la concentration sanguine des deux hormones responsables de la pulsion scopique (désir de voir) et produites au niveau de l’hypophyse : la FSH et la LH ;
- Barrer la route aux paquets suspects par protocole IP : le connectogestatif va épaissir la glaire connective au point de la rendre impénétrable aux oeuvres non achetées légalement ;
- Rendre la nidation impossible : la pilule combinée agit enfin sur la muqueuse siliconée (cerveaux de nouvelle génération) empêchant l’implantation éventuelle d’un souvenir, d'une émotion liée au film illégalement visionné ou à la musique illégalement écoutée. Seront également supprimés l'envie ou même le simple désir d'en voir ou d'en apprendre davantage. (Source)
Une version "pilule 3G du lendemain" sera également disponible sur prescription (téléphonique) en cas de problème. Cette pilule 3G du lendemain reconfigurera le réseau neuronal émotionnel concerné par le vionnage ou l'écoute du bien culturel consommé de manière illégale, en remplaçant les visages des tous les acteurs par celui de Paul Préboist (pour les films) et la piste sonore par celle des meilleurs morceaux de Rémy Bricka (pour les CD et MP3). Le risque d'effets secondaires s'en trouvera naturellement accru (nausées, vomissements, envie d'acheter le DVD de mon curé chez les nudistes).
Pour les nymphotéléchargeurs et autres priapeertoupiques, des pilules au dosage adapté pourront être délivrées avec un objectif de sevrage progressif, sous contrôle d'une autorité de régulation des droits**.
**organisme paritaire dans lequel seront représentés les ayants-droits et les industriels du secteur.
C'était, bien sûr, le petit lien du week-end.
🙂
«Tout s’effondre dès lors que l’environnement d’Internet n’est pas sécurisé. Voilà précisément ce que nous souhaitons faire par le biais de ce projet de loi!»
— Franck Riester (Deuxième séance du lundi 4 mai 2009).
http://www.ecrans.fr/Dixit-Hadopi-Tout-s-effondre-des,7109.html
(Et sinon, **rempli**.)