Autodafécebook. De l’interdiction des livres sur Facebook et de l’inquisition de certaines formes instrumentales de viralité.

L'histoire occupe probablement une bonne partie de votre mur Facebook depuis quelques jours. L'histoire c'est celle du livre "on a chopé la puberté" publié par les éditions Milan Jeunesse. 

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Tout le monde a donc vu défiler ces extraits qui montraient et dénonçaient une vision de la puberté "hyper-sexualisée", jugée trop sexiste, trop caricaturale, trop ceci, trop cela et surtout, surtout pas assez ceci ni assez cela. L'un des extraits ayant le plus tourné fut celui-ci : 

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Il ne s'agissait bien sûr que d'un extrait et très peu de journaux et de journalistes ont fait le travail d'aller lire en intégralité l'ouvrage, beaucoup préférant se contenter de décrire la montée du bad buzz sur les réseaux sociaux en reprenant d'ailleurs uniquement les éléments visuels déjà jetés en pâture. Exception notable, cet article de Madmoizelle paru le 2 Mars qui fut l'un des rares (le seul ?) à prendre le temps de rappeler que les extraits diffusés ne rendaient pas compte de l'ensemble et devaient à tout le moins être regardés avec davantage de circonspection et dans le contexte général de l'ouvrage, bien moins caricatural que ce qu'en donnaient à voir les extraits choisis. 

Quelques jours plus tard, 148 249 personnes avaient signé une pétition réclamant, et obtenant le retrait du livre paru à … 5000 exemplaires. Les éditions Milan publiaient le communiqué suivant

"La publication de notre ouvrage « On a chopé la puberté » a donné lieu depuis quelques jours à une campagne d’une violence extrême sur les réseaux sociaux. Ce phénomène nous amène à nous questionner de nouveau sur la manière d’aborder ces problématiques adolescentes, sur le parti pris humoristique adopté, mais surtout sur l’interprétation que peuvent en avoir les adultes.

La volonté de ce livre est de se positionner à hauteur d’enfants, sans jugement ni pré-acquis moraux. Néanmoins, dans un contexte où il semble impossible d’avoir un débat serein, nous entendons les craintes et les interrogations. C’est pourquoi, dans un souci d’apaisement, nous avons pris la décision de ne pas réimprimer cet ouvrage, aujourd’hui en rupture de stock.

Nous continuerons, comme nous le faisons depuis plus de 30 ans, d’accompagner les enfants dans leurs questionnements et de nous engager en faveur de l’égalité des sexes dans un esprit laïque, moderne, d’ouverture et de mesure. 
Nous remercions nos auteures, qui ont toujours eu à cœur de parler vrai à leurs lectrices et lecteurs, ainsi que tous ceux qui nous ont soutenus.

Les Éditions Milan"

A la suite de ce retrait c'est Anne Guillard, l'illustratrice du livre, qui annonçait sur son blog qu'elle arrêtait tout simplement de dessiner la série "Les pipelettes" mettant en scène les personnages repris pour l'occasion dans cet ouvrage. 
"En tant qu’illustratrice du livre « On a chopé la puberté » , j’ai le regret d’annoncer qu’après les proportions sidérantes de la polémique, et suite à l’arrêt de commercialisation de l’ouvrage qui en a découlé, j’ai décidé de stopper intégralement l’univers des « Pipelettes« , aussi bien les livres dérivés que la BD mensuelle dans le magazine ; et ce malgré l’insistance des éditions Milan pour continuer cette collection. (…)
 
Les Pipelettes étaient à l’origine les héroïnes d’une petite BD d’humour publiée depuis 10 ans dans un magazine ; elles sont très populaires auprès des jeunes lectrices. Tellement que Milan a voulu en faire les mascottes d’une collection de livres thématiques dont le texte a été confié à deux journalistes habituées des publications pour pré-ados. Nous avions déjà commencé à travailler sur les thèmes des prochains livres : le collège, la confiance en soi… Il aura fallu à peine 48h pour ruiner publiquement cet univers. (…)
 
Vous avez le droit de trouver que les auteures auraient pu donner des conseils plus judicieux, ou que les extraits que vous avez vus tourner ne sont pas adaptés ; vous avez le droit de trouver ce livre idiot, ringard ou inapproprié… Mais si vous réclamez qu’on fasse disparaître un ouvrage parce que vous n’en approuvez pas le contenu, alors c’est vous qui vivez au Moyen Âge. (…)
 
C’est bien d’avoir à cœur de préserver l’âme de nos petites filles contre les livres dangereux. Et comme vous êtes des adultes vigilants, vous n’oublierez pas non plus de les mettre en garde contre les dangers des réseaux sociaux et des lynchages collectifs." 
Et bam. Une pétition a d'ailleurs été lancée pour réclamer l'interdiction des pétitions réclamant l'interdiction de livres.  

Un peuple de Jean-François Copé dociles et parfois imbéciles.

Cette histoire assez hallucinante illustre le fait que nous sommes tous en train de devenir de minuscules et misérables Jean-François Copé et que ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle.
 
Pour rappel, Jean-François Copé c'était celui qui trouvait qu'un livre jeunesse intitulé "Tous à poil" déshabillant des maîtresses, des banquiers et des policiers était un danger pour la société, pour l'autorité, pour l'ordre moral et surtout une formidable opportunité pour maintenir sous respirateur artificiel sa présence médiatique indigente via l'étalage simultané d'une médiocrité indexée à l'aune de son ambition, ce qui suffit à dire l'immensité des deux.
 
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Ce qui est en train de se jouer c'est que nous avons tous pris conscience de l'immense pouvoir que nous conférait la viralité.

 
Et que les grandes plateformes, où ce sentiment de toute puissance est seul à pouvoir se construire et s'exercer, jouent l'exacerbation de manière systématique, programmatique. 
 
Dans cette affaire comme dans d'autres les mécanismes de la viralité sont tout à fait connus et documentés, comme le sont les effets souvent pervers qui l'alimentent : tyrannie des agissants et autres biais cognitifs surjouent une indignation qui vise surtout à marquer notre appartenance opportuniste à une agitation organisée en catharsis d'on ne sait plus vraiment trop quoi, plutôt que notre adhésion sincère aux thèses à l'origine de ladite agitation.
 
Notez bien sûr que la viralité est comme tout arme à double tranchant et peut parfois être utilisée pour de "bonnes" raisons ou à tout le moins concourir à un objectif raisonnable : souvenons-nous par exemple, pour rester dans le champ de l'édition et des livres, de ce manuel scolaire édité par Nathan et qui choisissait d'illustrer un problème de math avec des migrants alors que la crise migratoire et le nombre de morts en Méditerranée atteignait son apogée
 
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Mais la limite entre la capacité d'interpeller collectivement et celle de condamner sans procès est souvent ténue. Extrêmement ténue. A mort l'arbitre. 
 
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Mais un grand pouvoir implique aussi une grande responsabilité.

Et nous ne sommes pas Peter Parker.

Ni les plateformes qui instrumentalisent la viralité sur la base de nos courroux artificiels, ni nous-mêmes qui trop souvent condamnons sans voir et rejetons sans savoir, ne sommes prêts à assumer collectivement cette responsabilité, et en un sens c'est assez heureux, car le gouvernement d'un peuple de 2,5 milliards de voisins entassés dans une promiscuité de chaque instant ne serait pas vraiment très sain. 
 
Puisqu'il est à peu près certain que jamais les plateformes ne renonceront à instrumentaliser cette viralité qui est le paradigme premier de leur modèle d'affaire, puisqu'il est également certain qu'il faudra encore beaucoup de temps pour que le design attentionnel en vienne à intégrer des perspectives éthiques "by default", alors il faut nous éduquer à ces grammaires du pulsionnel qui font de la viralité une forme de partage qui ne vise rien d'autre que la reproduction de sa propre et formidable inertie en se nourrissant d'une hystérisation qu'elle secrète elle-même. Nous éduquer donc à ces grammaires du pulsionnel, et s'efforcer d'y éduquer nos proches. Ou nous en éloigner avec eux par différents moyens. 
 
Dans un contexte d'interactions déjà hystérisées par le nombre, et au regard de l'actualité tellement pesante autour des questions touchant à la sexualité ces temps-ci, j'aurais tout à fait pu participer de ce lynchage collectif, ne serait-ce qu'en partageant également des extraits ou en signant la pétition pour le retrait de ce livre. Et par la force de l'entraînement face à laquelle je ne suis ni plus ni moins résistant qu'un autre, j'ai en effet failli "repartager" les extraits "polémiques" qui ont circulé sur mon mur. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Parce qu'une personne m'a "sauvé" en partageant cet article de Madmoizelle et parce que j'ai eu (et pris) le temps d'aller le lire. Et puis aussi parce que réclamer le retrait ou l'interdiction d'un livre rappelle de douloureux souvenirs. Mais mon avis importe peu.
 
En revanche, sur la question spécifique qui pousse un éditeur à retirer un ouvrage de la vente et une illustratrice jeunesse à mettre fin à une série illustrée, peut-être ne serait-il pas totalement saugrenu que Françoise Nyssen, Ministre de la Culture, se préoccupe un peu moins du fait "qu'il n'est pas admissible que les Français ne puissent pas avoir accès à TF1", et nous livre un peu plus son avis autorisé sur cette affaire. Peut-être serait-il également opportun que les associations professionnelles gravitant autour du monde du livre (auteurs, éditeurs, bibliothécaires, libraires) prennent également et publiquement position. 
 
<Mise à Jour du 9 mars> Vincent Monadé, président du CNL a réagi par un Tweet, repris dans cet article d'Actualitté. </Mise à jour>
 
Face aux cris d'une foule déchaînée, il est des silences à chaque instant plus assourdissants. C'est souvent la multiplication de ces silences qui achève de transformer la sagesse des foules en folie des utilisateurs. Et de faire que chacun d'entre nous continue de se croire dans le costume de Peter Parker alors qu'il ne porte que le slip délavé de Jean-François Copé.
 
Tous à poil.
 
 

4 commentaires pour “Autodafécebook. De l’interdiction des livres sur Facebook et de l’inquisition de certaines formes instrumentales de viralité.

  1. Moui, alors d’habitude j’apprécie fortement vos billets, mais je dois avouer que je trouve que celui-ci pêche un peu (il a des qualités, je le reconnais, mais je vais me pencher plus sur les quelques défauts qui me font tiquer).
    D’abord l’extrait que vous citez comme étant le plus commenté, n’est pas celui que j’ai vu le plus, ni celui que j’ai vu le plus critiqué (mais peut-être avez-vous des statistiques qui contredisent mon expérience, il est évident qu’un point d’observation unique comporte des zones aveugles).
    Les personnes que j’ai vu critiquer cette partie (en gros : les seins c’est super pour attirer les garçons) réagissaient à peu près toutes en le liant avec la page sur les tétons d’une part et d’autre part le conseil de se tenir droite pour donner l’impression d’une poitrine plus généreuse pour pointer un double discours (qui finit par tirer vers une double contrainte pour les femmes) : à la fois il faut cacher ses tétons ET montrer ses seins pour plaire aux gars.
    J’ai vu plus de réactions sur le thème des tétons et des douleurs liées aux règles, en rappelant le danger de ces discours :
    – un garçon te fait une remarque déplacée ? Et bien applique le “conseil” qu’il te donne (Cache tes tétons !) … Beaucoup ont fait le lien avec le harcèlement de rue : le corps des femmes est la cible de remarques désobligeantes, c’est à considérer comme normal et c’est de leur faute et pas de celles des hommes. Ce n’est pas ce que j’ai envie de transmettre à des préados.
    – tu as mal pendant tes règles ? Bouge et met une bouillotte. Les douleurs chroniques peuvent être le signe d’une endométriose tout de même (dans le dernier article que j’avais vu passer sur le sujet 40% des douleurs chroniques au niveau de la zone pelvienne était en fait cette maladie, malheureusement je n’ai plus le lien sous la main). N’attendons pas que ces filles veuillent faire des enfants pour qu’elles consultent. (Avec les risques, au passage, d’être infertiles, de perdre un rein, de perdre une partie du côlon … )
    Ensuite quand vous abordez le manuel scolaire, vous tenez un discours beaucoup plus bienveillant face à cette indignation en lui concédant de “bonnes raisons” ce qui pourrait laisser penser que lutter contre le racisme c’est avoir de bonnes raisons alors que lutter contre le sexisme non … J’espère que ce n’est pas votre propos et qu’il s’agit de la forme de l’indignation qui vous convenait mieux, mais j’ai beau relire le passage, l’interprétation qu’il faut en avoir ne saute pas aux yeux.
    (C’est d’ailleurs amusant, le premier message que j’ai vu sur On a chopé la puberté faisait justement état de ce précédent, sur le mode de l’équivalence/la similarité entre les deux discours).
    Personnellement, je n’ai pas signé la pétition, je ne suis effectivement pas très à l’aise avec cette demande, j’aurais probablement préféré que l’éditeur et les auteurs reprennent ce livre pour amender/nuancer les parties problématiques. Après tout, nous baignons dans une société toujours (au moins un peu) sexiste, il est humain de ne pas voir tout ce qui peut poser problème. (Et, d’après l’article de 20 minutes que vous citez, c’est justement ce qu’avait fait Nathan pour le manuel avec l’exercice des migrants).
    Mais à choisir entre “le livre dans l’état dans lequel il est” et “pas ce livre dans les mains de filles de 9 ans”, je dois avouer que je préfère malgré tout la deuxième solution.
    Et le fait que justement des professionnels des livres (principalement bibliothécaires et professeurs documentalistes dans mes bulles) relaient l’information me parait au contraire très sain ! Nous ne pouvons pas toujours lire de fond en comble tout ce que nous achetons ou envisageons d’acheter et quand l’un de nous tombe sur un ouvrage douteux/qui mérite au minimum un accompagnement, il me parait important qu’il ne reste pas tout seul avec cette information. Étant en lycée, je ne suis pas concernée directement par cet ouvrage donc je n’ai pas eu à me poser un cas de conscience.
    Alors, oui, je suis d’accord, la censure des livres c’est dangereux, mais banaliser/normaliser le sexisme auprès de préados ça l’est aussi.

  2. Oups, la dernière partie de mon commentaire (sur les professionnels du livres) n’a pas sa place ici, c’était le brouillon d’un tweet (beaucoup trop long, donc non posté), à destination d’un commentateur de votre propre tweet. Du coup ça ne concerne pas vos propos, mais ceux d’un tiers.
    Désolée pour la bourde.

  3. Un peu comme Hervée, je suis assez tiède sur ce billet. Oui la réaction des internet est fulgurante et virulente, mais si on colle bout à bout tous les passages gênants, il est indubitable que ce livre relaie en partie des clichés très sexistes. Quand c’est destiné à une population qui est en pleine construction de sa (non-)fémininité et de son soi social, le message peut être très dangereux.
    Maintenant, je crois qu’il n’a jamais été question d’exiger le retrait total du livre, mais plus d’amender les passages gênants. Je regrette que la voie du retrait ait été choisie, alors qu’il existait des entre-deux entre ça et “ne rien faire”.
    Et que je sache faute avouée et corrigée n’a jamais été un boulet pour un livre, bien au contraire. Montrer en tant qu’auteur/éditeur on écoute son public et on évolue en positif a toujours été un puissant moteur pour vendre et diffuser ses propos. Il serait temps que chacun le comprenne.
    Perso je n’ai pas signé non plus, je ne suis pas particulièrement amateur du retrait de livres qui sont pour l’essentiel corrects. Par contre, clairement les modifications n’étaient pas de trop ici.
    Moi qui aime bien vos billets, je trouve dommage que vous analysiez le phénomène social qu’est l’indignation numérique mais sans tenir compte des faits sociaux sous-jacents (en l’occurrence la lutte contre le sexisme du quotidien, bien plus insidieux et subtil qu’il n’y paraît).

  4. À votre lecture et à celle des commentaires, je soulève plusieurs points qui m’interrogent. Surtout, c’est l’aspect “disproportionné” que peuvent prendre ces formes de critiques. Aux vues de nos pratiques de partage qui usent des mêmes systèmes d’appel à la réaction, peu importe le sujet. En me mettant à la place de l’éditeur, et encore plus de l’illustratrice, je ne peux que m’en sentir touché.
    Et ce, malgré que je pense sain d’avoir une lecture et un partage sur ces sujets ; autant que l’existence “d’observatoires” multiples qui permettent de porter en des débats nécessaires ces questions souvent complexes. Peu importe le sujet. Cependant, subir un bad buzz pareil dans ces cas là, ce n’est pas sain. Ça ferme forcément le discours quand on est seul ou peu face à la vague. Encore Nathan ou Milan peuvent gérer ces situations en personnes morales. Mais pour un.e auteur.ice ou une illustratrice (comme dans ce cas présent), qui sont souvent indépendant.e, et peu à porter leurs projets, ça doit être d’une violence inouïe. Voir, tout d’un coup, un travail se faire “détruire” (en tout cas en sentiment), c’est violent. Et je pense surtout parce qu’il n’y a pas, dans ces cas, que les critiques construites qui parviennent à remonter. C’est surtout le bruit de fond des attaques en vague qui doit même les masquer, à force. Émotionnellement, ça doit être difficile au point de vouloir tout arrêter, de ne plus voir “pourquoi” ces reproches arrivent, ou même se fermer totalement à la critique. Et je ne suis pas sûr que d’un point de vue humain ou social, ça fasse réellement avancer les questions soulevées.
    Toute cette indignation partagée en bruteforce, c’est bien pour attaquer des goliaths qui restent sourd autrement, néanmoins, peut être que d’autres moyens pourraient être trouvés pour traiter des situations où c’est plutôt des davids qui se prennent des coups de massues titanesques. Et là, on pourrait avoir des solutions au problèmes soulevés qui ne soient pas aussi fatales, comme le propose @chiffon, en corrigeant des passages, en expliquant le pourquoi de ces changements, et ainsi de suite. Ce qui permettrai également de garder en savoir collectif les résultats des débats et des critiques. Et pourtant je doute que des applications telles que celle-ci soient possibles quand on se prend toute cette pression médiatique et que le mea-culpa à plus à voir avec le fait qu’elle s’arrête au plus vite plutôt qu’une conséquence de son argumentaire.

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