A-t-on une preuve que Frédérique Vidal ne soit pas complètement conne ?

Oh je vous vois venir. Parce que oui vous connaissez mon estime pour la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche des islamo-gauchistes. Oui mais ce lundi 26 Avril, c'est l'humoriste Guillaume Meurice qui pose la question dans la revue de presse de l'émission "Par Jupiter" sur France Inter

Et la réponse est évidemment : "Non". 

L'origine de ce questionnement c'est la dernière sortie de route (on ne peut même pas appeler ça une interview) de Frédérique Vidal accordée à 20 Minutes où, entre autres âneries, elle indique, je cite, que :

"Les étudiants pourraient être en présentiel à 50 % à partir de la mi-mai."

Il faut juste savoir que pour 95% des étudiants environ – à l'exception de certains 1ères années de DUT et des classes prépa (qui de toute façon ont tout le temps eu cours normalement) – l'année universitaire est déjà terminée (puisqu'il sont en stage ou en apprentissage) ou qu'elle se terminera au plus tard mi-mai avec le passage de leurs partiels.  

Ce qui pose donc une double question. Celle proposée par Guillaume Meurice :

"A-t-on une preuve que Frédérique Vidal ne soit pas complètement conne ?" [Spoiler Alert : non]

Et celle que je me permets de proposer en complément : 

"Ne serait-il pas nécessaire d'envoyer des journalistes un minimum au courant du sujet pour ce genre d'interview, afin de s'éviter de si pénibles moments où l'on s'interroge pour savoir si Frédérique Vidal est plus haut sur l'échelle de la connerie que sur celle de l'incompétence ou du foutage de gueule ?"

Sur son compte Twitter, les communicants de la pire ministre de l'enseignement supérieur de tous les temps tentent péniblement de corriger 12h après la sortie du papier de 20 minutes avec la subtilité d'un CRS ouvrant une tente Quechua au couteau de boucherie : 

"Nous travaillons à un retour en présentiel à 50% à partir de la mi-mai pour les étudiants dont la formation s’étend jusqu’à la fin du mois de juin et de juillet." [cette phrase, qui ne figurait pas dans la version initiale de l'interview de 20 minutes, a été rajoutée dans la mise à jour de l'interview, après publication du Tweet, histoire de sauver ce qui pouvait encore l'être, c'est à dire principalement les apparences étant donné que la question de la dignité et de la légitimité de la ministre est considérée comme soldée depuis loooooooongtemps …]

Il n'en reste pas moins qu'au final cette somptuaire mesure de retour en présentiel des étudiant.e.s concerne moins de 5% des étudiant.e.s.

Et qu'au regard : 

  • de la situation épidémique
  • de l'absence toujours totale de distribution gratuite de masques aux étudiants
  • de l'absence toujours pathétique de tests proposés et facilités sur les campus
  • du refus toujours total de réflexion ou de mise en oeuvre de moyens sur les questions d'aération et de filtration des lieux d'enseignement (amphis notamment)

… ce retour en présentiel à 50% est à peu près aussi probable que celui de voir le boson de Higgs passer en slip devant le ministère en chantant le petit bonhomme en mousse. 

Le reste de l'interview est à l'avenant, c'est à dire oscillant entre le navrant et le consternant.

Cette espèce de vieille ventouse heuristique pour bidets décatis continue d'affirmer l'argument qu'elle brandit depuis plusieurs mois sur la base d'une étude pour le moins sujette à caution (parce qu'effectuée sur une cohorte d'une toute petite centaine d'étudiants à l'échelle d'une seule université et au tout début du confinement)  à savoir qu'il y aurait plein d'étudiants qui seraient très contents de suivre les cours en distanciel, même qu'ils préfèreraient carrément ça. Devant la bronca déclenchée par ses précédentes déclarations sur le sujet elle a quand même été contrainte d'ajouter en partie les vrais arguments rendant ce retour en présentiel aussi délicat qu'irréaliste tant qu'il est limité à "un jour par semaine", mais elle continue d'affirmer que bon ben quand même, "ils ont trouvé l'équilibre". Hahaha.

"En moyenne, 60 % reviennent. Les autres restent complètement en distanciel car ils ont rendu un appartement et habitent désormais trop loin de leur lieu de formation [ça c'est l'argument que ses communicants l'on supplié d'ajouter]. Ou parce qu’ils ont trouvé un équilibre en suivant les cours à distance [ça c'est ce qu'elle – et elle seule – affirme depuis le début du troisième confinement]."

Comme cette espèce d'enclume phénoménologique en mousse semble avoir définitivement abandonné toute forme d'empathie et de sur-moi, interrogée à la fin de cette interview sur les fameux "chèques psy" qui avaient fini par être proposés aux étudiants une fois qu'on était quand même bien sûr qu'un nombre suffisant étaient passé à l'acte avec plus ou moins de succès, elle indique (je vous jure que c'est vrai et je souligne) : 

"En moyenne, 3.000 étudiants sont pris en charge chaque semaine. Et ce dispositif peut encore monter en charge. Nous le conserverons jusqu’à la fin de l’année universitaire et même au-delà, si les étudiants en ont encore besoin à la rentrée."

Ah ben c'est vrai que là-dessus le mystère est total. Après 2 ans de confinement, des souffrances psy à la pelle, des distributions alimentaires sur tous les campus, la misère et le sentiment d'adandon, les remontées terrain unanimes des présidents d'université comme des associations étudiantes, seule Frédérique Vidal peut se permettre un vague conditionnel sur le sujet. Problème : cette femme est ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. 

Comment peut-elle l'être encore ? Comment cette sorte de pet propédeutique foireux ambulatoire peut-elle l'être encore ? Alors ça j'avoue, avec le boson de Higgs et le sens de la vie, c'est l'autre grand mystère de l'univers. 

2 commentaires pour “A-t-on une preuve que Frédérique Vidal ne soit pas complètement conne ?

  1. Bonjour,
    Je ne comprends pas bien la remarque sur les amphis : dans tous les cas que je connais, ils ont équipés d’une CTA (centrale de traitement de l’air) dont le déclenchement se fait en fonction du taux de CO2.
    Pour avoir mesuré le taux de CO2 d’amphis, ça marche bien et ça garantit une aération correcte.
    Pour les masques, existe-t-il des établissements qui n’en ont pas distribués gratuitement à leurs étudiants.

  2. On ne doit pas évoluer dans les mêmes universités 🙂 Moi dans toutes celles que je connais rien n’est mis en place sur l’aération et surtout sur la filtration à l’aide – a minima – de filtres HEPA : https://www.affordance.info/mon_weblog/2020/08/rentree-universite.html
    Quant aux masques, les universités ont distribué au début des masques en tissu (2 ou 3) aux étudiants. Depuis … rien. Dans la distribution alimentaire dont je m’occupe, nous proposons des masques FFP2 et bcp d’étudiants en prennent.

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