Mixage 2.0 ou avenir 3.0 ? Vers le « Mixed Collective Webtop »

Le web dans sa globalité et la recherche d’information dans ses particularités sont depuis toujours liés.
Très tôt après les débuts de l’internet, les moteurs de recherche sont apparus comme une absolue et incontournable nécessité. Ils ne cessent depuis d’alimenter les causeries et autres salons électroniques. Pendant que les moteurs évoluent, qu’ils passent au travers de différents âges, vivent leurs révolutions, le web traverse les siennes. Point de convergence historique et inamovible entre les moteurs et le web : les usagers, qui se servent des moteurs pour accéder au web et qui comptent sur eux pour indexer même l’inindexable. Le web n’existe aujourd’hui que "dans" et "par" l’image que les moteurs en donnent. Un renversement métonymique (Google "serait" le web) qui n’est d’ailleurs pas sans poser problème, mais c’est un autre sujet. Revenons-en aux usagers, des usagers qui au fur et à mesure où passent les modes webiennes (web 1.0, web 2.0) et motorisées (moteurs affinitaires, relationnels, sociaux) :

  • se voient offrir une gamme d’outils et d’applications de plus en plus riches,
  • sont à l’origine d’une grande partie du contenu du web réel,
  • et basculent chaque jour davantage vers des pratiques en ligne.

Je crois que l’on peut aujourd’hui apercevoir, à un horizon relativement proche, un point de convergence  qui pourrait s’avérer déterminant. Cette convergence s’articule autour de trois aspects :

  1. COLLECTIF : le passage massif vers des pratiques communautaires de travail (je ne parle pas ici simplement des "moteurs sociaux", auxquels je ne "croie" pas à titre personnel parce qu’ils nécessitent à mon sens un passage à l’échelle en nombre d’usagers, auquel très peu d’entre eux peuvent prétendre. Je ne croie pas davantage à une certaine idée de la sagesse des foules, et si je devais me chercher une quelconque religiosité, elle m’inclinerait à croire davantage en une motorisation communautaire travaillant l’accessibilité d’expertises et de connaissances : voir à ce sujet ce qu’en dit Fernando Savater). Il est en revanche tout à fait clair que les sites sociaux/communautaires "motorisés" (c’est à dire soit équipés d’une technologie de recherche importée de l’un des trois grands – GYM – ou rachetés par l’un des trois mêmes (cf Yahoo/Del.icio.us par exemple), les sites sociaux/communautaires disais-je, sont aujourd’hui une évolution actée et pérenne du web de demain
  2. WEBTOP : la course au stockage en ligne (cf la récente offre illimitée de Yahoo) et des indicateurs convergents qui signalent à l’unisson que le web de demain sera celui des OS, et même des "OOS" (Online Operating Systems) comprenez : il n’y aura plus de barrière entre le local (disque dur, "ma" machine) et le global (Internet). Les PC (et les mac 😉 sont depuis déjà longtemps "sur" internet, demain ils seront tout simplement "dans" le web. Après le laptop, voici bientôt venu le webtop. Ce bouleversement marque la fin de la dérive des continents documentaires et la réunification – avec les dangers corrélés – des sphères du web public, intime et privé/professionnel.
  3. MIXAGE : l’avènement et la mise à disposition de plus en plus d’outils de mixage (mashups), pour l’instant encore réservés à des utilisateurs technophiles et early-adopters, mais qui seront dans un futur (très) proche accessibles à l’internaute lambda (à ce sujet, voir le passionnant billet de Techcrunch qui lève le voile sur certains de ces outils, dont le déjà incontournable Yahoo!Pipes, chroniqué ici-même)

Ces trois horizons de l’analyse me portent à croire que :

  • la recherche ("the search" comme disent les anglophones pour désigner ce marché et cette pratique) va occuper une place encore plus importante que celle qui est aujourd’hui la sienne et que sa motorisation va devenir le prochain sésame de nos bureaux et de nos OS. De la même manière qu’il nous semble aujourd’hui naturel d’accéder au web via une interface de recherche, cet accès se reportera demain sur nos ordinateurs personnels (dans lesquels nous "cherchons" déjà des fichiers, des documents, etc.)
  • nous n’avons aujourd’hui encore aucune idée de l’importance que jouera demain l’analyse du "contexte", qu’il s’agisse de contexte de travail ou de "context-awareness search". Une analyse en temps réel du contexte de ces trois sphères réunifiées, qui est une mine pour qui cherche à monétiser des services applicatifs ou des (O)OS. Un contexte qui, last but not least, fournit au Mixed Collective Webtop … son cortex.

(Réflexion initialement inspirée par un billet de Danny Sullivan)

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