A lire aujourd’hui dans l’édition du Monde, cette tribune d’Olivier Godechot (chercheur en sociologie) qui plaide très clairement pour interdire les recrutements de candidats locaux à l’université. Conclusion que je ne suis pas loin de partager totalement (cf ma propre opinion sur la question). Je me permets donc de citer un extrait de cette tribune, extrait qui me semble tout à fait éclairant sur la question, et vous invite à découvrir la suite.
- "D’après les chiffres du ministère, 30% des docteurs recrutés comme
maîtres de conférences ont effectué leur doctorat dans l’établissement,
et 10% sont des docteurs d’une autre université qui ont déjà exercé une
charge d’enseignement au sein de l’établissement qui les recrute. (…) Le 40% de
localisme des maîtres de conférences n’est pas un gage d’ouverture vers
l’extérieur. Il y a chaque année plus d’une vingtaine d’établissements
dans chaque discipline qui produisent des docteurs. Si jamais les
universités donnaient autant de chances aux docteurs des autres
établissements qu’aux leurs, le taux de localisme ne dépasserait pas
3%! Les avantages du localisme sont connus. Dans certains cas, rares,
l’université possède des équipements scientifiques, un domaine de
recherche pointu ou une école de pensée émergente, qu’elle ne pourra
valoriser que si elle recrute un docteur local qui en a fait sa
spécialité. Plus généralement, dans un contexte où l’on consacre très
peu de temps et de moyens au recrutement, on préfère le connu à
l’inconnu. On favorise quelqu’un qui a déjà pris en charge une partie
des cours, qui habite sur place et sera disponible pour participer aux
réunions pédagogiques et administratives. On défend un ancien docteur,
un ami, un collègue contre la concurrence, en sauvegardant son emploi,
et ce d’autant plus volontiers que l’on pense que le localisme des
autres lui ôte toute chance ailleurs."
Update : pour d’autres réactions et commentaires, suivre les liens (et les commentaires) du billet de Baptiste Coulmont.