D'abord il y a les paroles. Comme une évidence. "Bien universel par essence, l'article scientifique n'est pas un bien comme les autres". Le dire est bien. Le réaffirmer est utile. Mais voilà déjà plus de 10 ans (14 février 2002) que tout le monde est d'accord sauf quelques tristes Trissotins …
Sortir des mots. Ou alors trouver les seuls désormais justes, ceux de Lawrence Lessig (Janvier 2013) :
"Mais quiconque affirme qu’il y a de l’argent à faire avec un stock
d’articles scientifiques est soit un idiot, soit un menteur."
Et entrer en action. Les voies de l'open access ne sont pas impénétrables. Elles ont pour nom : Green ou Gold. Mais seule compte la manière de les emprunter. La seule manière utile est elle aussi connue de tous. Elle a pour nom le mandat de dépôt. L'obligation de déposer. Oui, ça sonne un peu carcéral, pas très ouvert. C'est pourtant là la seule voie. Bernard Rentier est l'un de ses hérauts.
Bienvenue et bravo à l'université d'Angers, qui a voté pour une archive ouverte institutionnelle, avec mandat de dépôt. A ma connaissance la 1ère et la seule université française à avoir eu ce courage, a avoir compris l'intérêt de ce combat, à s'être donnée les moyens de le remporter. La solution ne peut venir que d'en haut. Et elle ne viendra d'en haut que si tout le monde pousse en bas. Et réciproquement.
En attendant, auto-archivez vos articles. Où vous voulez. Les plateformes ne manquent pas. Ne vous posez aucune question de droit d'auteur, de contrat éditorial. Vous avez l'entière liberté de déposer a minima la version "auteur" de vos publications. Sans embargo, sans attendre, l'intégralité de votre production scientifique à partir du moment où elle est financée sur fonds publics. Ceux qui vous racontent le contraire sont des sots qui pensent et espèrent que vous l'êtes plus qu'eux. Ne leur laissez pas ce plaisir.
"Mais quiconque affirme qu’il y a de l’argent à faire avec un stock
d’articles scientifiques est soit un idiot, soit un menteur."
L'Open Access a 10 ans. Voilà plus de 40 ans que l'on nous serine le conte de la préservation des modèles anciens de l'édition scientifique. Ce conte là est plein de bruit et de fureur, raconté par des sots. Il ne signifie rien.
On autoarchive déjà, par exemple depuis 3 mois aux Arts et Métiers Paristech sur http://sam.ensam.eu , entièrement reversé dans HAL, et avec mandat http://bibliothequesartsetmetiers.wordpress.com/2013/03/13/sam-ou-le-mandat-flou-2/
Dans cette archive, 100% des dépôts sont accompagnés du texte intégral de l’article, pour une raison toute simple, le fichier est le premier champ que doit remplir le déposant, champ obligatoire bien sûr 🙂