Les adeptes de Léo Ferré complèteront d’eux-mêmes le titre de ce billet … Après les dernières déclarations du Ministre de la Culture qui stigmatisent encore davantage l’incompréhension des enjeux relevant d’une numérisation des biens culturels, le combat DADVSI continue … Ce dernier billet illustrant parfaitement les enjeux de l’exception demandée à des fins d’enseignement et de recherche. Citation (remplacez "histoire visuelle" poour n’importe quelle autre matière ou discipline enseignée) :
- "en tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, habitué à montrer plusieurs milliers d’images par an, je refuse:
- de limiter mes usages des images à quelque quota que ce soit, ou de
remplir un formulaire de demande préalable chaque fois que j’aurai à
analyser l’œuvre de Man Ray, Stieglitz, Moholy-Nagy, Rotdchenko,
Kertesz, Gursky, Ruff, et tant d’autres. - En tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, je refuse d’interdire l’accès à mes séminaires aux auditeurs libres.
- En tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, je refuse
d’employer les maigres subsides de la recherche publique à rémunérer de
richissimes sociétés privées. - En tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, je refuse
de trier au sein de l’iconographie utilisée pour mes recherches ou mes
cours entre images libre de droits et images sous contrat, et à
renoncer pour les secondes à l’archivage et au classement – ce qui
interdit en pratique tout travail réel sur ces corpus. - En tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, je refuse
avec la dernière énergie de voir mon cours, mon ordinateur ou mes
abonnements internet contrôlés par des représentants de sociétés
privées. - En tant que chercheur et enseignant en histoire visuelle, tant que
ces accords seront appliqués, je recommande aux étudiants et chercheurs
de renoncer à l’étude du patrimoine photographique français du XXe
siècle, pour éviter de se trouver confrontés à d’inextricables
difficultés dans la mise en œuvre de leur recherche comme dans sa
valorisation. Je les encourage au contraire à se tourner vers des
corpus libres de droits et vers les corpus américains, anglais,
allemands, canadiens, etc., dont l’usage relève du fair use." - Etc … etc …
P.S. : bientôt un compte-rendu de la journée qui s’est tenue à La Roche sur Yon sur les droits d’auteur et qui a donné lieu à de passionnants (et animés) débats entre éditeurs, libraires, auteurs et bibliothécaires.
C’est pas « nous vivons » ?
Thierry> Merci, c’est corrigé !